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[Récit] [Fiction] La Tribu Môthares
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Membre du groupe 'En chair en Os et en Cuir' Bilou Message Posté le: Mer 23 Juin 2004 10:47 Sujet du message: [Récit] [Fiction] La Tribu Môthares


Inscrit le: 23 Aoû 2002
Messages: 2323
Ville: Tournicoti Tournicoton
La Tribu Môthares


* * *




Le soleil commençait à se coucher de plus en plus tôt sur la plaine, accompagné des premiers vents froids venus du nord. La saison chaude touchait à sa fin et la végétation entamait sa lente métamorphose vers le sommeil hibernal. L'air grave et songeur, le grand chef assistait à ce spectacle naturel qui annonçait le début d'une nouvelle période pour sa tribu. Bientôt il allait réunir le conseil et solennellement annoncer aux sages que la campagne de chasse allait commencer dans les quelques jours qui arrivaient. Le grand chef envoya deux de ses meilleurs chasseurs en reconnaissance, et quand ils furent revenus quatre jours plus tard, porteurs de bonnes nouvelles, il réunit les sages à la nuit tombante autour du feu de bois, et parla.
- Mes amis, dit-il d'une voix sûre, soyez prêt à partir pour la grande chasse, demain matin, à l'aube.

Le grand chef Môthares avait parlé, les sages firent circuler l'information, et tous se mirent à la tâche le soir même, se préparant méthodiquement pour ce qui était un des grands rituels de leur communauté. La nuit fut longue pour toute la tribu, car dans tous les esprits se bousculaient les images des campagnes passées, et même si aucune de ces campagnes ne se ressemblait, tous espéraient y trouver les mêmes exaltantes sensations qu'ils avaient vécues lors des précédentes.


Le lendemain matin, alors qu'un halo de lumière envahissait l'horizon et annonçait le lever imminent du soleil, toute la tribu était réunie et la fébrilité flottant dans l'air frais était palpable. Tous avaient revêtus leurs apparats de chasse, aux couleurs chamarrées, et attendaient en silence que le grand chef se montre enfin pour annoncer le départ.


Au premier rayon du soleil dardant sur l'horizon, le grand chef sortit de son tippie, et prononça la phrase que tous attendaient avec impatience.
- Mes amis Môthares, allons-y.


Plus rien ne pouvait désormais les arrêter, la grande chasse rituelle des Môthares était engagée, sous l'oeil vigilant et protecteur de leur guide.

Les montures aussi étaient nerveuses, ces mustangs aux tempéraments fougueux, pas totalement apprivoisés et dont la plupart avait gardé une bonne partie de cet instinct sauvage et bestial qui faisait d'eux de redoutables et irremplaçables moyen de locomotion dès lors qu'il s'agissait de parcourir les vallées et montagnes environnantes.

Mais les Môthares savaient les maîtriser et le départ du camp fut calme et modéré, chacun trouvant naturellement sa place dans le groupe. Il y avait les anciens, jouissant de leur expérience, l'air sûr et imperturbable, et aussi quelques nouvelles recrues, les nioubizes, dont c'était la première campagne de chasse et dont on pouvait lire dans les yeux toute la fierté d'être enfin considérés comme de vrais Môthares. La tête haute et le torse gonflé, il fallait les voir chevaucher leur mustang, sous le regard complice des anciens, ces derniers un rien paternalistes, se rappelant avec nostalgie de leurs premières campagnes de chasse, quand c'était eux les Nioubizes. Il y avait également quelques Hesdaihesses, des squaws intrépides qui n'avaient pas froid aux yeux (mais qui avaient mal aux fesses ! icon_razz.gif ) et qui accompagnaient certains Môthares sur leurs mustangs.


* * *



La première partie de la chevauchée fut sans surprise, le temps de quitter la plaine et rejoindre les premières vallées, le temps pour les montures de se dégourdir un peu, le temps pour les nioubizes de se familiariser avec leurs mustangs, le temps pour les Hesdaihesses de chercher la position la moins inconfortable sur leurs montures, le temps pour tout le monde de profiter des premiers rayons de soleil, et tenter d'oublier la fraîcheur de cette matinée automnale qui leur piquait les membres comme si une pluie d'aiguilles s'abattait sur eux.

A l'approche des premières vallées, le convoi de Môthares s'arrêta, et tous profitèrent de cette halte pour se réchauffer en partageant la boisson traditionnelle des grands chasseurs, le Khââfé. Les mustangs ne furent pas en reste puisque eux aussi eurent droit à un ravitaillement salutaire (une boisson énergisante pour faire le plein des sens !). Les Môthares étaient enthousiastes, dans leurs yeux brillait une flamme à nulle autre pareille, ils parlaient beaucoup et manifestaient une sorte d'impatience bien compréhensible, même le grand chef, d'un caractère habituellement taciturne, la sagesse personnifiée, ne pouvait cacher une certaine forme d'excitation, et d'ailleurs il ne tarda pas à donner le signal pour la suite du périple, parce que bon, c'était bien gentil tout ça, mais ils avaient encore de la route à faire.


Le coeur (et surtout l'estomac) réchauffé par le Khââfé, les Môthares remontèrent sur leurs mustangs et s'engagèrent joyeusement sur les sentiers des ancêtres, ces petits chemins qui serpentaient harmonieusement à flanc de montagne, et qui contrastaient tant avec les grandes voies empruntées par les hordes de colons en carrioles lors des grandes migrations à travers plaine, ces fleuves insipides appelés ô-tobeurkh. Parfois, à la belle saison, les colons migrateurs empruntaient aussi les petits sentiers montagneux, et il n'y avait rien de plus agaçant pour les Môthares que de se trouver bloqué derrière un convoi de carrioles tentant péniblement de franchir les cols, au son des râles épuisés de leurs attelages à deux doigts d'une irréversible hyperthermie...

Mais en ce jour de grande chasse, cela faisait déjà belle lurette que les colons avaient rejoint leurs plaines, laissant champ libre aux mustangs qui pouvaient alors exprimer toute leur vivacité dans ces petits chemins sinueux. Quelques Môthares en profitaient pour se mesurer entre eux, se lançant défi sur défi, à celui qui rejoindrait le col le premier, à celui qui saurait le mieux maîtriser son mustang, à celui qui pisserait le plus loin... Les Nioubizes n'étaient pas en reste et devaient aussi participer à ces rituels d'initiation dont l'origine remontait à des temps immémoriaux et qui se transmettaient de génération de Môthares en génération de Môthares. Mais c'est surtout les mustangs qui faisaient la différence, entre les vieux rhumatisants larges comme deux et qui bouchonnaient le passage, les jeunes fougueux aux trajectoires insolites et erratiques, ceux pas totalement domestiqués qui n'hésitaient pas à couper à travers bois pour prendre quelques mètres d'avance entre deux lacets, les coureurs de fonds enroulant imperturbablement les sentiers, et les mastards sur vitaminés qui avaient une fâcheuse tendance à se cabrer sur leurs pattes arrières pour un oui ou pour un non (ce qui ne les faisait pas avancer plus vite, soit dit en passant). Ce rituel de confrontation amicale au sein de la tribu Môthares, appelé "Arhh-souÿe", voulait que le premier des Môthares arrivé en haut de chaque col attendit ses congénères et indique sa position à ceux qui se seraient perdus par quelques signaux de fumée qu'il produisait en brûlant des petits bâtonnets de plantes aromatiques appelés Klôpe. La légende raconte surtout que le Môthare avait une tendance marquée à exagérer son avance sur ses congénères, qu'il manifestait en prononçant, l'air espiègle, la phrase rituelle "Bah alors, vous étiez passés où ? j'ai eu le temps de griller trois Klôpes en vous attendant" icon_mrgreen.gif .


* * *



Passé trois vallées, à la mi-journée, les Môthares profitèrent de l'hospitalité d'une tribu voisine pour se restaurer, et partager entre eux quelques spécialités servies par les autochtones, les Zaubairjiistes, reconnaissables à leur bonhomie enjouée ainsi qu'à leur tablier traditionnel portant les traces encore fraîches de lutte avec un gibier récalcitrant. A peine descendues des mustangs, les Hesdaihesses entamèrent la danse qui concluait chaque étape, en sautillant dans tous les sens et sifflant entre leurs dents le même refrain en boucle : "Pipiiiiii, pipiiiiiiiiiiiii !!!". Après quoi, elles avaient pour habitude de disparaître quelques instants dans des lieus connus d'elles seules, et réapparaître ensuite beaucoup plus détendue.


Pendant le repas, le grand chef se leva et le silence se fit autour de lui sans qu'il eut à prononcer le moindre mot. Le geste accompagnant la parole, il parla à l'audience :
" Mes amis, (le bras droit décrit un arc de cercle) nous sommes ici réunis pour notre chasse traditionnelle. Jeunes, vieux, nioubizes, hesdaihesses (les doigts de la main gauche énumèrent), vous êtes tous là pour ce grand moment alors va falloir assurer (l'index pointe vers le haut). Comme tous les ans à la même époque, nous affrontons la tribu des Bhââlad'Mustangues (le pouce en arrière par dessus l'épaule), une partie dissidente de notre tribu qui est allée s'installer dans une autre vallée il y a bien longtemps. Je compte sur vous tous pour ramener le maximum de scalps (les 2 mains s'ouvrent et dessinent un gros sac imaginaire)".

Le décors était planté, l'après midi allait voir la rencontre fratricide entre les deux tribus, pour régler de vieux et tenaces différents dont seuls quelques anciens se souvenaient encore. Les éclaireurs partis quelques jours plus tôt savaient que les Bhââlad'Mustangues seraient au rendez-vous dans cette vallée en ce jour. Le lieu avait été choisi par les deux tribus en pourparler autour d'un faux rhum. C'était une vallée en terrain neutre, loin des territoires habituels et respectifs des deux tribus.


Après avoir remercier les Zaubairjiistes pour leur hospitalité et leur promettant de revenir bientôt, les Môthares remontèrent à dos de mustangs et partirent en file indienne (arf !) en direction de la vallée avoisinante, où les attendait sans doute déjà leurs anciens coreligionnaires. Comme ils savaient que l'Arhh-souÿe allait être saignante, ils ménagèrent un peu leurs montures, histoire d'arriver en pleine forme au pied de la montagne où ils se mesureraient bientôt. Leurs prédictions s'avérèrent juste : les Bhââlad'Mustangues étaient déjà là, attendant nerveusement l'arrivée des Môthares. La tension était palpable, et même leurs mustangs montraient des signes de nervosité avancée, à en juger par les traces de sabots laissées par terre un peu partout autour de leur meute.

Sans même échanger le moindre mot, juste quelques regards croisés entre lesquels on aurait pu voir des éclairs se former, les deux tribus s'élancèrent le long du petit sentier dans la montagne, un sentier pas bien large où tous s'engouffrèrent joyeusement, jouant des genoux et des coudes pour s'y faire une place, jouant même parfois des pieds pour repousser l'adversaire et lui prendre quelques précieux mètres. Les mustangs donnaient tout ce qu'ils pouvaient, rivalisant chacun de puissance ou d'agilité pour faire la différence. Tous étaient fermement accrochés à leurs rênes, le regard tendu et les dents serrées, ce n'était pas le moment de se laisser déconcentrer, regarder ailleurs et se prendre une bûche qui traînait par terre dans la forêt. Le sol tremblait à l'approche de la horde de mustangs lancés à toute allure, et ne restait après son passage qu'un gros nuage de poussière que le vent aura vite fait de dissiper. Au fur et à mesure de l'ascension, l'amas anarchique de mustangs déchaînés commençait à se morceler pour voir émerger de petits groupes dans lesquels la lutte, si elle était sans doute moins désordonnée, n'en était pas moins intense : en tête, un Môthare et un Bhââlad'Mustangue rivalisaient d'audace pour essayer de se distancer l'un l'autre, mais rien n'y faisait... à quelques enjambées derrière eux, un Mhotare tout seul tentait de les rattraper pour porter main forte à son frère de sang, mais sa jeune expérience lui permettait tout juste de ne pas se faire désarçonner par sa monture poussée à ses limites, même si la fougue de sa jeunesse l'incitait sournoisement à pousser encore plus loin. Dans le groupe suivant, on s'acharnait, et c'était à grandes pelletées de cailloux et débris divers soulevés par les sabots des mustangs que les meneurs essayaient de nuire à leurs poursuivants, ces derniers étant obligés de zigzaguer follement pour éviter ces projectiles, ce qui donnait à leur convoi l'apparence d'un serpent épileptique en pleine crise. Certains préféraient se laisser creuser un léger écart mais il n'était alors plus possible de faire peser sur leurs rivaux une pression qui aurait pu les mener à la petite faute, celle qui leur aurait valu de perdre l'avantage... En queue de convoi, les nioubizes se mesuraient entre eux, à l'instar de leurs aînés un peu plus loin devant, encouragés par leurs hesdaihesses en grande forme à en juger par les chants qu'elles hurlaient à tue-tête : "skouci onsimé, ayayayayaaaaaaa, skouci onsiméééééééé" icon_eek.gif .

Bref, c'était la lutte dans la forêt... les arbres, troncs, branches et autres joyeusetés végétales défilaient devant leurs yeux à des vitesses folles. Ils en voyaient, du bois !
(NDLA : c'est la très officielle origine d'une expression très usitée de nos jours icon_wink.gif ).


* * *



A peu près à mi chemin, un grand plateau coupait la montagne en deux, comme une sorte de passage intermédiaire où Mustangs et cavaliers pouvaient souffler un peu, avant de repartir de plus belle à l'assaut du sommet. le Môthare et le Bhââlad'Mustangues qui luttaient entre eux en tête de convoi sortirent de la forêt côte à côte pour se retrouver au bord d'une immense prairie dégagée et le regard qu'ils s'échangèrent était lourd de sens et sans équivoque : la première manche de la grande chasse n'avait pas suffit à les départager, la seconde manche après la trêve du plateau allait être décisive, pour ne pas dire saignante, car comme le suppose cet ancien adage : "il ne faut prendre les Bhââlad'Mustangues point comme des vulgaires poireaux icon_razz.gif ".

Alors qu'ils traversaient la prairie au ralenti, pour reposer quelque peu leurs montures, les retardataires rattrapaient ceux de devant pour reformer un groupe compact. Un rapide coup d'oeil autour de lui permit au grand chef Môthare de constater que sa tribu était au complet, ce qui le rassura et remplit son coeur de fierté car ses Nioubizes s'étaient bien défendus. Il en était de même dans la tribu des Bhââlad'Mustangues.


La tension était à son comble, et les échanges de regards étaient autant de défis lancés entre les tribus. ça promettait ! Mais alors qu'ils s'y attendaient le moins, un son de clairon fit tourner toutes les têtes comme un seul homme, et certaines montures sursautèrent et firent un léger écart... leur ennemi commun était derrière eux : la cavalerie, qui les attendait là en embuscade, avait la ferme et manifeste intention de les rattraper pour leur expliquer, avec leur méthode bien à eux, que le temps des chevauchées sauvages était révolu, et qu'il fallait rentrer dans l'ordre faute de quoi ils iraient jusqu'à confisquer leurs mustangs aux renégats. Mais les Môthares n'étaient pas du genre à se laisser abuser par une quelconque autorité, surtout quand cette dernière s'acharnait à empiéter sur leur espace de liberté... Oubliant aussitôt leur rivalité internes et les raisons de leur présence commune en ces lieux, Môthares et Bhââlad'Mustangues partirent comme des flèches et s'éparpillèrent en plusieurs petits groupes à travers la prairie. La cavalerie en resta coite quelques instants avant de se décider à rester groupée et tenter de suivre un groupe de deux Môthares partis tout droit vers la montagne. La partie aurait pu sembler perdue d'avance pour les deux Môthares, mais c'était sans compter sur leur connaissance du terrain, leur expérience et l'agilité de leurs montures, car pas de chance pour la cavalerie, ils avaient choisi bien malgré eux de poursuivre des vieux de la vieille, deux Môthares à qui on ne la faisait pas. En une ou deux minutes, les deux Môthares avaient rejoint l'orée de la forêt où ils rentrèrent en espérant bien y semer leurs poursuivants, et si les Môthares se faufilaient habilement entre les arbres, la cavalerie commençait à peiner derrière eux, se gênant les uns les autres de part leur grand nombre. L'écart se creusait inexorablement, malgré l'acharnement des quelques gradés aux dents longues qui mettaient un point d'honneur à vouloir établir l'ordre et la discipline dans cette contrée sauvage, et qui avaient jeté leur dévolus sur ces proies qu'ils croyaient faciles, les Môthares.


Tous les Môthares connaissaient bien le capitaine de cavalerie Mc Sark O'Connorzy, le petit teigneux qui commandait la cavalerie et qui s'agitait fébrilement sur sa monture en hurlant à tue-tête "T'as tes papieeeeeeeeers !!!" : un arriviste débarqué du vieux continent et prêt à tout pour gravir les échelons de la hiérarchie du pouvoir, il se voyait déjà gouverneur de cette province... mais avant d'en arriver là, il s'était donné pour mission de débarrasser la province de tous les hors la loi qui vivaient pourtant depuis des générations en autarcie avec leurs propres règles et modes de vie, et cela commençait par un sérieuse remise en question des autorisations de chevaucher par delà plaines et montagnes, et évidemment les tribus Môthares et Bhââlad'Mustangues (et bien d'autres aussi) se trouvaient en pleine ligne de mire. A ceci près qu'ils n'étaient pas du genre à se soumettre au diktat d'un tel énergumène, non pas qu'ils en avaient contre le capitaine Mc Sark O'Connorzy en particulier, bien qu'il ait finalement réussi à cristalliser l'animosité générale contre lui, mais tout simplement parce que les Môthares, depuis des générations, étaient des rebelles avides de grands espaces et réfractaires à toute sorte d'autoritarisme dicté aveuglément par une minorité autoproclamée au pouvoir.


Les deux Môthares tournaient de temps en temps la tête pour constater non sans une certaine fierté que la cavalerie ne reprenait non seulement pas le moindre mètre sur eux, mais plutôt qu'elle en perdait malgré les efforts démesurés des cavaliers, qui avaient même poussés certains d'entre eux au delà de leur limite, les forçant à abandonner la poursuite infernale. Devant ce constat d'échec, le capitaine de cavalerie Mc Sark O'Connorzy fut obligé de se rendre à l'évidence : ce n'était pas encore cette fois-ci qu'il réussirait à maîtriser ces hors la loi qui le narguaient depuis déjà trop longtemps. Il fit signe à ses hommes, du moins ceux qui n'avaient pas été distancés en chemin, de s'arrêter et rebrousser chemin. Loin devant, les deux Môthares continuaient encore pour finalement atteindre une colline bien en vue et s'y arrêtèrent pour laisser reposer leurs braves montures et griller quelques klôpes en signe de victoire. à l'horizon, des signaux de fumée s'élevaient des collines environnantes, signifiants que tous les groupes s'étaient arrêtés en sécurité avant d'avoir à se regrouper en un lieu que tout le monde pourrait trouver sans peine, comme par exemple le relais le plus proche, où les montures pourraient se reposer un peu, où les cavaliers pourraient partager un Khââfé salutaire tout en racontant, plein d'enthousiasme, leurs escapades respectives depuis le début de la grande chasse.


* * *



Et c'est ce qu'il firent : les signaux de fumée les guidèrent jusqu'à une étape appréciée et reconnue par tous, le Trôkai des Khôpains, une oasis en pleine cambrousse, à la convergence des chemins de tous horizons. C'est là que se retrouvaient toutes les tribus encore insoumises de cette contrée, sur le retour de leurs pérégrinations à travers les plaines et les vallées sauvages. A leur habitude, les Hesdaihesses entonnèrent leur chant rituel à peine descendues de mustangs et s'isolèrent quelques minutes au fond du Trôkai. Le grand chef prit la parole :
- Mes amis, dit-il, la grande chasse de cette année n'a pas porté les fruits que nous espérions tous. Les excès de zèle du capitaine Mc Sark O'Connorzy nous laissent un goût amer en bouche car à cause de lui, nous rentrons bredouille. C'est n'est ni une victoire ni une défaite. C'est pourquoi nous ne partagerons pas un Khaafé entier, mais juste un demi... Que ceux qui veulent un demi lèvent la main.
(NDLA : c'est en hommage à cette épopée historique que cette dernière expression est encore largement utilisée aujourd'hui icon_biggrin.gif ).


Et tous burent leurs demis. Toute la tribu Môthares était là, au complet, et tous s'échangèrent des regards complices, où l'on pouvait lire l'impatience de recommencer ça, de repartir en chasse, d'en découdre une bonne fois pour toute avec les Bhââlad'Mustangues. Mais pour cela, il fallait patienter jusqu'à l'année prochaine, pour la nouvelle campagne de chasse. D'ici là, les Nioubizes seraient initiés au noble art de l' Arhh-souÿe et les Hesdaihesses continueraient leur quête impossible de la selle confort.


Le soleil commençait à baisser à l'horizon, la plaine allait bientôt se couvrir de ses couleurs chatoyantes puis laisser place au crépuscule, et enfin à la nuit qui allait à la fois plonger la contrée dans la pénombre et accompagner les Môthares dans un sommeil réparateur, pleins de rêves d'escapades, d'Arhh-souÿe, et de mustangs déchaînés ! Ils révèrent de tout ça, et le grand chef veilla tard à la lueur du feu de bois dans son tippie, se laissant aller à de profondes réflexions dignes de son immense sagesse.
- Nous sommes libres et nous revendiquons cette liberté. Aucun capitaine Mc Sark O'Connorzy ne pourra nous enlever cela... Maintenant faut aller se coucher, demain est un autre jour et nos mustangs ont bien mérité qu'on s'occupe d'eux : il faut que je vérifie la tension des rênes, et voir si je peux mettre des sabots kondugripp.





Bilou fume_un_pete.gif . 2004
(toute ressemblance gna gna gna… serait vraiment pas de bol)


Dernière édition par Bilou le Mer 23 Juin 2004 10:54, édité 1 fois
 
 
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Membre du groupe 'En chair en Os et en Cuir' Boz Light Year Message Posté le: Mer 23 Juin 2004 10:51 Sujet du message:

Breton, la gueule sur l'béton...


Inscrit le: 10 Aoû 2003
Messages: 3209
Ville: Fleurance (32)
icon_eek.gif oooooooooooooooouuuuuuuuaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhh !!! ça c'est du récit, j'ai pas lu (trop long et pas le temps) mais promis, je me penche dessus dès que j'ai 45' de libre ! icon_lol.gif
vous cherchez un photographe ? un technicien photo ??? ---> http://www.photographe-gers.fr
 
 
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Membre du groupe 'En chair en Os et en Cuir' franck Message Posté le: Mer 23 Juin 2004 11:14 Sujet du message:

>>

Admin du site
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Inscrit le: 06 Juin 2002
Messages: 11723
Ville: Toulouse
yallah.gif Merci pour cette grande viré au pays de l'Arhh-souÿe, grand Bilou yallah.gif

La tradition, ça a du bon !
La route est longue mais la voie est libre.
 
 
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Membre du groupe 'En chair en Os et en Cuir' Bibouille Message Posté le: Mer 23 Juin 2004 11:17 Sujet du message:

mets de l'huile ! Oui mais où ?

Modérateur
Modérateur
Inscrit le: 24 Déc 2002
Messages: 3579
Ville: la Terre
yallah.gif
ouah ! tu nous délectes Bilou icon_razz.gif
yallah.gif
 
On the road for ever... www.magicargol.fr
 
 
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Laeti Message Posté le: Mer 23 Juin 2004 11:18 Sujet du message:

Invité


yallah.gif magnifique yeah.gif
toujours autant de bonheur de te lire

plein de smack.gif pour toi
 
 
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JUL Message Posté le: Mer 23 Juin 2004 11:20 Sujet du message:

Invité


Mâââgnifique, comme d'hab'...
Merci Bilou.

JUL
 
 
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MoP Message Posté le: Mer 23 Juin 2004 11:22 Sujet du message:

Invité


super bien
une autre??? icon_twisted.gif
 
 
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mimine Message Posté le: Mer 23 Juin 2004 11:24 Sujet du message:

Invité





Du grand ART bilou icon_redface.gif
yeah.gif smack.gif

Marie

 
 
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zebulon Message Posté le: Mer 23 Juin 2004 11:29 Sujet du message:

Invité


C'est du grand art Bilou yeah.gif... je regrette de n'avoir pu faire partie de la Tribu Môthares...

smack.gif
 
 
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lali Message Posté le: Mer 23 Juin 2004 11:41 Sujet du message:

Invité


J'adooooore !!! yeah.gif
 
 
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Membre du groupe 'En chair en Os et en Cuir' Tophe Message Posté le: Mer 23 Juin 2004 11:47 Sujet du message:

Twin addict


Inscrit le: 31 Mar 2004
Messages: 1095
Ville: Toulouse
yeah.gif terrible ! vivement la suite ta-tain.gif
Glingling is baaaaaaaaack !
 
 
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Piéton Message Posté le: Mer 23 Juin 2004 11:51 Sujet du message:

Invité


Du grand Art !!!! yeah.gif
 
 
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Kinou Message Posté le: Mer 23 Juin 2004 12:44 Sujet du message:

Invité


yeah.gif Maitre Baïlou meusieur.gif
 
 
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Archi-Made Message Posté le: Mer 23 Juin 2004 12:48 Sujet du message:

Invité


Chat peau ! icon_razz.gif
 
 
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Papy Message Posté le: Mer 23 Juin 2004 12:51 Sujet du message:

Invité


yeah.gif ÔÔÔÔ Grand Chef !!!
hehehe.gif Ca c'est un récit !!! Géniâââââllll !!!
yallah.gif yallah.gif
 
 
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