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Motard de presse d'une course cycliste
Par Benoit

Ca a commencé mardi par un mail qui tombe dans ma BAL reservée aux MT (faut bien un compte email à part pour les MT vu le nombre de messages par jour). Ce mail disait:

bonjour,
Je suis moi meme motard depuis 20 ans et je roule actuellement sur un 1300 xjr
J'organise dimanche 30 mars un cyclosportive à Auch dans le Gers avec environ 700 participants et nous manquons de motards
Nous prenons en charge le repas de midi et nous donnons 15 euro en bon de carburant.
Merci de faire passer le message et éventuellement me tenir au courant
Merci

Ce mail me semble aussitôt une super proposition pour la découverte de nouvelles expériences motardesques . Quelques heures après, le message message tombe sur le forum MT. Au fil des jours, ce message ne semble pas susciter un engouement extrême. On parle plutôt de la balade en Aveyron et c'est bien normal : des centaines de kilomêtres de bonnes routes, des paysages extra, un bon resto en perspective et un salon de la moto en prime.Vu que je connais ces routes pas coeur et qui j'y étais encore le WE dernier, suivre la course cycliste me tente +. C'est pas que la compagnie des MT me géne (bien au contraire) mais une proposition comme celle-là, ca se présente pas tous les jours.

Seul hic, la météo s'annonce mauvaise. Vendredi, prévisions pessimites. Samedi, prévisions mitigées. Je contacte quand même le GO de la course cycliste pour prendre d'ultimes renseignements (experience exigée, horaires, ...). Dans la conversation, il me dit qu'il y a dejà pas mal de Goldwing  mais qu'il faut encore des motos . Il me dit aussi que le site MT est génial et que la charte l'a bien fait marrer. Je l'avertis que je viendrais, peut-être, si la météo n'est pas dégueue et il me précise le RDV à 9h30 à Auch. Je reposte aussi sec un message sur le forum mais sans plus de succès.

Samedi soir, j'avance la montre et le réveil d'une heure puis je programme le réveil à 7h00 en me disant que s'il pleut à Auch et qu'il fait beau en Aveyron, ben, j'irais peut-être avec les MT.

Dimanche mat, 7h00, il pleut pas. Petit point météo sur le net pour voir si ca vaut le coup de prendre la douche et de s'habiller. meteo.fr annonce de la pluie partout dans le GSO et meteo.voila.fr annonce un temps nuageux. Raaar : ces fichus sites sont incapables de donner une information cohérente. Bon, tirage à pile ou face ou tranche : auch / aveyron / plumart. Bon allez, Auch mais non sans avoir mis dans la sacoche Bagster un 2nd imperméable, un pantalon de rechange en cas de grosse pluie persistante, une bouteille de coca et des gateaux et zou.

Le fazouille se réveille sans rechigner de sa nuit écourtée d'une heure. Coup d'oeil sur l'autonomie : suffisante. Première, code parking, re-première et direction Auch. Sur la route, pas grand monde. Les 1ers conducteurs du dimanche se trainent comme des tortues. Après Leguevin, la N124 est large, assez droite mais plutôt bosselée. Le Fazer enquille tranquillement à 120/130 de maille. Les paysages printaniers du Gers sont superbement verts. J'envie ceux qui habitent par là. Sur la route, je double un paquet d'anciennes gloires des années 60 -70-80 : 1 Jaguar type E, des Murena, des Bagheera (dont une avec la place du milieu occupée), des Alpine et aussi 1 2CV vert fluo. Tout ce petit monde va surement à Nogaro.En tout cas, un régal pour les yeux !

Arrivée à Auch au pt de RDV. Evidemment, beaucoup des vélos et, dans la catégories poids-lourds, déjà 3 ou 4 Goldwing. On sympathise avec les motards du cru. Ils me racontent que c'est pas aujourd'hui qu'on va se tirer la bourre et qu'on va plutout user le pignon de 2eme. Je rencontre Pascal, le GO auteur du mail qui m'a amené ici. On reparle du site MT avec d'autres tarmos. Ils se marrent quand ils le consultent mais semblent hésiter à franchier la porte d'entrée. Je dis que le site MT est bien évidemment ouverts aux non Toulousains. Les inscriptions devraient pas tarder.

Avec le roadbook et les baudriers, les consignes nous sont données. C'est méga simple : du moins sur le papier : pour sécuriser la course, on précède un groupe de cyclistes et on fait ralentir, serrer voire arrêter les caisses qui arrivent à contre sens. Sur la 1er partie du trajet, il faut fermer la route. Sur la suite du trajet, la route sera ouverte et le code de la route s'applique donc à tous. Des CiBistes font la circu sur les plus grosses intersections mais de nombreux croisements ne seront pas couverts, sauf par les motards eux-mêmes.

En attendant le départ, je discute avec un photographe, ou plutôt LE photographe parce qu'il n'y a pas d'autres à 2km à la ronde avec le méga appareil photo, la sacoche photo qui va bien et, of course, la veste reporter. Il vient couvrir la course pour Top Velo (ah, ca existe ?). Pierre (c'est son prénom) me dit qu'il cherche une moto. "Pas de pb", je lui réponds en précisant que le fazouille est super confortable pour un passager et que porter quelqu'un ne me gêne pas. Il me dit qui va voir avec Pascal si une moto a déjà été prévue pour lui et que si non, il viendrait avec moi. Là, je me dis "Yaahh, on va jouer à la moto de presse !!". 8)

2 minutes après, Pierre revient me voir et me demande : " ca ne t'embete pas de me porter ?". J'aurais dit non, j'aurais été le roi des cons et ca aurait joué contre mon inscription à l'assoc MT3A qui faut que je poste d'ailleurs la cotisation (chers lecteurs, envoyez aussi votre cotisation! ). Donc, je lui réponds "Avec plaisir" (C)toulouse
On se brieffe : of course, il monte souvent en moto donc j'ai pas grand chose à lui dire. En echange, il me donne quelques conseils : se placer entre le soleil et les vélos, klaxonner pour remonter les pelotons, rouler à allure régulière quand il shoote.

Je profite des ultimes minutes avant le départ pour durcir l'amorto arriere et placer le road dans le bagster. Je croise Pascal : il me dit "Je t'ai confié Pierre. De tous les motards, tu vas t'amuser le plus parce qu'il faut souvent remonter les coureurs, les laisser passer, les remonter. Tu vas vraiment te régaler!" . Trop cool ce Pascal, on se connait pas et il me confie le seul journaliste qui couvre sa course. Ma mine pas bien réveillée du dimanche matin a du lui inspirer confiance. Allez savoir.
Au départ, 640 vélos et des tapis informatiques pour les compter et les chronométrer sur la ligne. Et oui, beaucoup de hitec dans le vélo ! Comme disaient certains tarmos, certains cadres valent + cher qu'une meule normale.
Enfin, le grand moment arrive. La troupe de cyclistes s'élance.Pierre prend en photo le départ donc je laisse passer 640 vélos. Et dire qu'il va falloir en remonter d'entrée une grande partie sur une route de campagne !
Pierre enfourche le fazer.
"C'est bon, bien assis?"
"Oui".
OK, premiere et c'est parti.

Aussitot, on rattrape les premiers vélos, enfin les derniers partis. On passe le rond-point à la n'importe nawak. Des vélos dans le bon sens à droite, des vélos à gauche, une voiture arrêtée sur le Stop avec au volant un papy qui se demande dans quoi il s'est fourré et au milieu du rond pt, un commissaire qui agite un drapeau en gueulant "et c'est comme ça que vous respectez le code ?"
Ensuite, on sort d'Auch et les choses sérieuses commencent. La route est couverte de vélos, pas un centimètre n'est laissé libre. Je m'aligne sur la gauche et je commence à klaxonner pour remonter les cyclistes. Heureusement, ils se serrent dès qu'ils peuvent et laissent suffisamment de place pour les 90cm de large du fazouille.

A la 1ere cote, je me fais piéger : les cyclistes ralentissent et je réagis un poil trop tard : coup de frein avant qui ne déstabilise même pas Pierre. Rétrogradage et montée de la côte en bas de 2nde.
En haut de la montée, du gravier partout. Pierre me prévient "graviers: ca glisse". Les vélos projettent en l'air une pluie de graviers. Pas bon pour le carénage, ni pour le casque, on s'aligne entre 2 vélos pour éviter ces météorites. Ca dure pas longtemps heureusement. Ensuite, on arrive sur le gros de la troupe. La route fait pas plus de 4 mêtres de large et, comme toute route du Gers qui se respecte, elle est bien bosselée : la remontée s'annonce chaude!

Allez, on lèche le bord gauche, on klaxonne, on surveille les vélos qui sont juste devant, on anticipe, on reklaxonne et ca passe. Au début, je klaxonnais par petits coups. Pierre me conseille de donner pleins de petits coups de tut-tut pour que les cyclistes évaluent bien la distance et la position de la moto. En effet, je verrais + tard que c'est efficace.
Jusqu'à Roquelaure, la route est fermée mais il y a des voitures garées sur la gauche. Quand on les croise, il faut passer tout près d'elles et laisser la place aux vélos. Heureusement que le fazer est super maniable: regard bien placé, mains prêtes à agir sur frein et accélérateur en cas de nécessité, je passe sans frémir à 1 poil de cul de raton laveur des rétros des caisses et à 1 poil de barbe de lémurien des cyclos.

A Roquelaure: la route est de nouveau ouverte à tous; elle est aussi plus large. On remonte plus facilement encore 100, 200, 300 vélos. Pierre me demande de m'aligner sur un tel ou un tel. Je m'exécute; il shoote puis me demande de remonter. La tête de la course est encore hors de portée mais pas pour longtemps. Quelques coups de klaxons et on y est. Re-séance photo de devant, de derrière, de côté. Au loin, que vois-je ? Les Pyrénées en cinémascope! Mais juste avant, encore des vélos !!
- "Pierre, c'est pas les 1ers ceux-là, ils sont plus loin"
- "ah oui, vas-y"
- "C'est toi qui décides".
Tombage de 3ème, poignée en coin, 4 puis 5 et avant de passer la 6, les 1er sont dans notre roue.

De nouveau, re-séance photo du groupe des premiers (ils sont 6 ou 7); les vrais puisque la voiture de tete de cortège est jsute devant eux.
La course traverse la N124. Pierre demande à ce qu'on s'arrête. Je le pose à l'intérieur du virage. Je me mets pour attendre à l'extérieur puis à l'intérieur pour pas pourrir la trajectoire des vélos. Pierre reshoote à tout va les premiers, les échappés du peloton puis le peloton. On croise aussi quelques voitures, arrêtées grâce aux motards qui nous précèdent.
On repart 3 km sur la N124 : aucun pb pour dépasser les vélos ! Puis on renquille sur une départementale. On continue à remonter le peloton puis je vois une intersection en Y mal balisée. Je m'arrête pour aiguiller le peloton dans la bonne direction. Je me félicite encore de ce choix. Non pas parce que certains cyclos auraient pu se tromper mais parce que les kilométres qui ont suivi resteront longtemps gravés dans la zone du cerveau dédiée au Hall of Fame des souvenirs motos.

Sur les 4 ou 5 bornes qui suivent, la route descend et décrit un grand nombre de virages pas trés serrés, plus ou moins techniques. En soi, ce bout de route est déjà marrant mais comme il y a des groupes des cyclistes que je pouvais (et même devais) doubler (priorité à la presse) et comme les rares voitures sont stoppées, je me suis amusé à tracer de jolies trajectoires, à placer les accélérations et des (très rares) freinages qu'il fallait là où il fallait pour enrouler ces virages tout en "jouant" avec les vélos sur la route. Bien sûr, il faut anticiper leurs placements : "le prochain virage est à droite, ceux-là vont enrouler à gauche puis à droite" ou "bout de ligne droite, gazz mais gaffe à ce paquet de 4 ou 5 vélos".
Heureusement, le klaxon leur rappelle notre présence. A cela s'ajoute l'absolue nécessité de gérer les distances dans les descentes : dès qu'une déclivité est abordée, les vélos roulent à 70 environ. Faut donc pas les bloquer et faut tenir compte du gars devant qui cherche sa trajectoire ou qui a moins d'élan ou qui va ressortir de ce virage sur l'extérieur. Je m'aligne sur le vélo et dès qu'il a passé le point de corde : GAZZ et aussitôt je regarde où en sont ceux qui le précèdent.Je me replace pour les doubler, je prépare à les passer à ce virage et ca me file un sourire à en péter le cax. Ca file aussi un stress assez particulier mais quel BONHEUR! Encore un virage avec des vélos partout ! allez, je me place sur la bonne trajectoire, pas forcément la + pure à cause de tous ces vélos, j'adopte la bonne vitesse et zou !
Et Pierre dans tout ca ? je le sens pas, je l'entends pas et il cogne pas sur le cax donc c'est que ça va. Tant mieux pcq je me régale!

Après cette section d'anthologie  et difficile à revivre (à moins d'avoir 300 copains cyclistes prêts à descendre 10 fois de suite la même côte), on arrive sur un bout tout plat et tout droit. On remonte jusqu'aux 1ers puis on les suit à 40-50 à l'heure.Comme c'est tranquille, avec Pierre, on fait un petit point de la situation. Pour lui, tout est nickel. Tant mieux!
Au bout de 15-20 minutes de repos après 5 minutes de folaye [Tour de France Seem Like], on arrive à Valence/Baïse. A la sortie d'une intersection, je bade et je vois en gros les cyclos dans mes rétros. Les dits-retros ne portent pas l'inscription qui prévient qu'ils rendent une image plus petite que la réalité; vous savez, comme sur les rétros de ces c... de voitures américaines conduites par ces trop c... de ricains. Désolé pour cette réaction anti-US mais quoi de + naturel quand on est en plein Gers surtout à Valence sur Baïse qui plus est. Je disais donc que les cyclos me rattrapaient à la vitesse v. Stupeur puis gaz et retranquille.

A la sortie de Valence, Pierre redemande un arrêt. Pas de pb. Il descend et se poste à l'extérieur du virage. Il shoote les 1ers. Pendant ce temps, un B6 et un VFR, les 2 avec SDS, s'arrêtent aussi. Il leur tarde d'ouvrir en grand . L'estomac commence à crier famine; j'ouvre ma bouteille de coca. La pauvre bouteille était encore toute émotionnée du passage de folaye de tout à l'heure et, quand je l'ouvris, elle m'aspergea de tout ca mousse blancheâtre. Pas grave ! une gorgée, des petits Lu et je me recale l'estomac. Pendant ce temps, le peloton arrive. Pierre est direct dans la ligne de mire. J'ai cru qu'il allait se manger un vélo voire plusieurs mais non. Pas de pb. Il me dire plus tard qu'il suffit de ne pas bouger.

Le peloton passe. Pierre me rejoint et me dit la phrase magique , cette phrase qui sonne comme "sésame ouvre-toi" et aussi comme "bienvenue au paradis" ou peut-être aussi comme "voulez-vous danser avec moi" (vélo - danseuses - vous voyez ?)
Donc, il me dit, avec un sourire complice: "J'ai tout ce qu'il me faut dans la boite" (il a dit ça à peu près comme ça)
"Maintenant, tu peux faire comme tu veux " : mot pour mot, la voilà la phrase magique !! Yaaaahooouuu : cri du coeur intérieur
"Allez, Pierre, remonte, on y va !!"
On rattaque par des petites routes. La mi-parcours a été passée et comme on revient sur Auch, on se prend le vent par la droite. Du coup, les vélos roulent à gauche.

Pour pas les géner, je double par la droite. A un moment, je remonte sur un peloton de 50/70 vélos en pleine montée (allure 20-30 kmh). La première partie est facilement dépassée puis j'arrive sur les 20 premiers. J'ai encore en tête THE phrase magique ("tu peux faire comme tu veux"), j'y pense trop fort et je me déconcentre sur l'instant présent et j'anticipe mal sur les tous premiers qui prennent toute la route, je klaxonne pas et, en plus, ils me poussent sur la droite. Je klaxonne toujours pas et, pour pas les toucher, je me pousse. Le pb, c'est qu'à la droite de la droite de la route, y'a le bas-côté. De la bonne herbe verte en l'occurence. Heureusement, dans le Gers, pas de trottoir, pas d'accotement à la mord-moi le n... donc c'est comme si l'herbe poussait sur la route. Les 2 roues de la moto vont tranquillement dans l'herbe. Il reste + que 2 ou 3 vélos à griller. J'accélère tout doux et je les double en restant sur le green avant de revenir tout doux sur le macadam .
Voilà, c'était ma connerie du jour ou alors peut-être un hommage à mes 5 années passés en Transalp ? Non, franchement c'était une pure boulette, du style de celles qu'on peut s'épargner avec un quota mini de concentration. Bref, je souffle. Pierre aussi sûrement, en tout cas, il me fait aucun reproche. Il est trop bon!

Je me ressaisis et je rattaque avec le bon feeling. Puis je vois le panneau "Ravitaillement dans 5 km". Je propose à Pierre d'y aller illico presto pour voir les coureurs se ravitailler. Pierre me dit : "OK, roule". Ahh, j'en voudrais tous les jours un SDS comme ça mais en version féminine de préférence.
Vous vous rappelez la partie du cerveau réservée au Hall of Fame des souvenirs motos ? Toute à l'heure, on a eu directement une entrée direct en 1ere place, là on arrive sur l'autre entrée directe en 4 ou 5ème position. Allez, 4ème parce que c'était + long.
Pierre avait à peine fini sa courte phrase "OK, roule" qu'un rapport était déjà tombé et la poignée en coin  !

Ma mission, que je venais d'accepter pour lui faire plaisir, était de rattraper un max de vélos (dont un trés gros peloton) sur une route accrochant bien, assez large, avec des petites montées et descentes (la route typique du Gers quoi à mettre dans un road MT approuved) . Donc, la fazer a été aussi remis à contribution: après les virées à 10 à l'heure dans l'herbe, la remontée à 120-140 de pointe au milieu des vélos. Bien sûr, au niveau des vélos, je ralentissais à 60/70 en tombant un ou deux rapports puis j'ouvrais ensuite. Dommage que le pot soit encore d'origine. Avec un wabroo wabroo, ca aurait super bien rendu! Je me rappelle encore ce VFR avec un Yosh (je crois, suis pas un pro des pots) qui m'a suivi et dépassé quelques fois. Ca le faisait super bien.

Les cyclistes étaient assez bien regroupés. De temps en temps, un petit paquet à doubler puis une bonne section sans personne où la cavalerie pouvait être lâchée . Je revois encore ce double droit suivi de ce large gauche qui montent, on est en bas derrière 30 ou 40 vélos; en face, pas un chat, seulement une bonne route qui tournicote. Les cyclistes se serrent sur la droite; trop bon : gazzz, enroulage et calepieds pas loin de leur barbier !! Un peu plus loin, rebelote sauf qu'un autre motard, avec un Africa Twin, fait du sur-place tout en discutant avec des spectateurs. Pour assurer, j'ai tout planté. Ah oui, j'ai oublié de mentionner que ça fait plaisir de rouler sous le regard de gens qui t'attendent. Bien sûr, pas trop le temps de zieuter ni de mater ni de prendre les 06...... mais bon ca donne quand meme un petit peu de baume au coeur.

On arrive finalement au ravitaillement à St Puy sans avoir rattrapé les premiers. C'est pas grave parce qu'ils ne s'arretent pas : le chrono avant tout. Le peloton passe. On voit bien que le tout premier est au bord du malaise mais il ne regarde même pas la table couverte de bananes, oranges, pain d'épices et pruneaux. Le chrono et le classement toujours ! On attend donc les premiers affamés. Pendant ce temps, Pierre me pose quelques questions sur ce qui m'a amené là puis rapidement on parle des MT. Tout en discutant, je place les idées essentielles : la bonne bande de copains pas sauvages qui fait et aime la moto + la convivialité + tout le toutim. Les premiers arrêts-bouffe : Pierre prend des photos et on remonte sur le Fazer. On repart tranquille jusqu'au panneau 20 km avant arrivée. Je propose à Pierre d'ouvrir pour voir qui est en tête. Pierre, fidèle à lui-même, accepte. Nous revoilà partis à toute berzingue pour remonter entre 150 et 300 vélos. La route est toujours aussi joueuse. On remonte aisément le gros peloton, les détachés. A un moment, on voit un mec seul. On s'arrete. -"Y'a un pb"
- "non, j'attends mes copains"
- "OK, @+"
Je repasse la première,la 2 puis je me dis : il est con ou quoi ce mec : il est bien placé et il attend ses potes ? On aurait dû lui dire qu'il était classé !

Bref, on rattaque au rythme qui va bien : des vélos, des paysages de toute beauté, des virages, des lignes droites, un macadam qui accroche, la moto qui se comporte bien et un SDS pépère et silencieux: le bonheur quoi, à part les vélos peut-être et le SDS -masculin -. On arrive finalement sur les 1ers. Et non, Pierre se fait avoir à son tour. Il y a là des coureurs qui étaient dans le groupe de tête mais ce n'est pas le groupe de tête : il manque la voiture de la Dépéche et celle du directeur de cours. On double ça et on arrive sur les vrais 1ers : il en reste plus que 2. En bas de Roquelaure, il se tiennent. Dans la montée de Roquelaure, il y en a 1 qui se détache : sauf pb, ce sera le vainqueur. Pierre me dit : "c'est bon, on a tout. Maintenant, la ligne d'arrivée". Pas de pb. On repasse molo sur la route pleine de graviers . Le dernier commissaire avant l'arrivée ne croit pas ses yeux. Et oui, les 1ers arrivent dans quelques minutes.
On repart: après un double gauche dans un lotissement, on voit la ligne d'arrivée, le podium, les barrières, la foule en délire (quelques femmes de coureurs et des mamies) mais ... on doit se serrer sur la droite (Tour de France Seem Like too!).

Je déploie la béquille pile derriere les tapis informatiques de chronométrage, Pierre descend et me dit "Merci, je vais faire les photos de l'arrivée mais reste-là, j'ai encore besoin de toi". OK!
Les vélos arrivent avec dans l'ordre le 1er puis le 2eme puis un papy qui fait sa balade du dimanche ( ou qui recherche son 1/4 d'heure de gloire) puis le 3ème et les 10 premiers.

Pierre revient. Il me prévient à peine et il me tire le portrait  ! Ensuite, il sort un dictaphone et il me pose des questions. Les mêmes que toute à l'heure : mes impressions de rookie de l'encadrement moto d'une course cycliste (ca pourrait passer dans MotoMag), qu'est ce qui m'a amené ici, puis des questions sur les MT : l'asso, le but du site, l'ambiance.
Evidemment, j'ai donné l'URL du site en entier avec le tiret et les "s" , précisé que tous les motards pouvaient s'inscrire. J'ai juste oublié de dire à son micro qu'on n'était pas des Hells Angels mais je lui en avais déjà parlé auparavant.

J'attends de ses nouvelles et, si tout va bien, on va parler des MT et de la moto en général dans une revue mensuelle qui parle du 2 roues aux amateurs et accros du 2-roues. Cette revue sort le 20 de chaque moi. Avec un peu de bol, le 20 avril prochain, 7 jours après la naissance de l'assoc (chers lecteurs, adhérez!), les MT seront dans TopVelo! Désolé que ce soit pas motomag mais je suis pas un pro de la comm'.

En conclusion, une expérience totalement inédite que je suis prêt à revivre et de super sensations : à 30 kmh au milieu de cyclistes, faut pas paniquer et à 120 en aveugle sur une route que tu sais fermée, c'est encore mieux. La météo était nickel (on attend toujours la pluie); le vent d'autan a joué un petit peu les troubles-fêtes. Les autres motards étaient aussi très sympas (mais un peu jaloux de ne pas avoir eu à transporter Pierre).

Grand MERCI :
- à Pascal : le GO,
- à Pierre : le photographe qui va porter la bonne parole des MT à Paris avant d'inonder la France entière,
- au conseil général du Gers : pour savoir si bien préserver ses si jolies paysages et ses routes si bien défoncées
- à mon fazouille : destrier sans peur dans l'herbe et sans reproche sur route défoncée (qui boit rien en plus).
- aux autres motards : surement impressionnés par la vitesse d'approche du double optique du fazouille dans leurs rétros, ils se sont tous gentiment serrés pour laisser la presse travailler

Avis : Pascal organise le 1er dimanche d'octobre un contre la montre par équipe:
Il recherche des motos pour l'accompagnement d'équipes de 2 vélos.
Il faut précéder les vélos. Chaque moto sécurisera plusieurs équipes.
Pascal propose de faire une mini concentre puis de couvrir la course par la même occasion.
On en reparlera + tard.

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