Dwitch Carson

Inscrit le: 22 Mar 2012 Messages: 1480 Ville: Auterive

Etant témoin, dirai-je à décharge, je peux vous assurer que:

Après une entrée désastreuse, il n'en fallait pas moins que cet engouement démesuré (malheureusement pour les travers de porc) pour se remettre en appétit.
De plus, je peux vous assurer Messieurs les jurés que si vous aviez vu la tenu que portaient les dits travers, une belle robe couleur caramel, vous même vous n'auriez pu réagir autrement...

De ce fait, je suis sur que vous ne tiendrez pas rigueur de cette écart de conduite, fortement excusable, de Monsieur De La Duff...

Sur quoi la Dépêche du Midi titrerai en fin de procès :

" Le motard a tort et à travers "

suivi d'un article plein de parti pris (c'est parce qu'il avait mangé trop vite ou c'est qu'il ~~roulait~~ mangeait (comme) un

porc et de fôtes d'ortografe...

"Donner de la valeur à ce que l'on a, du sens à ce que l'on fait, de la confiance à ce que l'on devient" (M. Erikson)

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les jurés,
Mesdames,
Messieurs,

« Delenda Carthago », disait le grand Cathon...

Qu'est-ce qu'on reproche-t-on à mon Client ?

Tout d'abord, une fois arrivé et installé, il commanda une « Shrimp Salad », dont la composition affichée sur la façade de l'établissement où se sont déroulés les faits supposés, indiquait : salade, crevettes, avocat, citron et sauce du chef.

Lorsque cette.... salade -- puisqu'il faut bien l'appeler ainsi -- lui fut apportée, l'ensemble des témoins présents sur les lieux a pu constater les faits suivants :

l'assiette avait, à peu de choses près, le diamètre d'une roue de tracteur (élément plutôt à décharge),
la salade était présente, sous la forme d'un hénaurme tas de laitue (à peu près fraîche, il faut le reconnaître), composant environ 80% de la pièce à conviction numéro 1,
les crevettes étaient présentes, au nombre de quatre (4), mais, s'il ne s'agissait pas de crevettes grises, en revanche leur taille microscopique ne pouvait leur valoir réellement l'appellation de crevettes roses,
l'avocat se manifestait par la présence discrète de 5 rondelles de chair d'avocat, d'environ 5 cm de diamètre et 2 à 3 millimètres d'épaisseur et d'une dureté comparable à celle d'un vieux pneu
de citron, pas une once,
les lacunes que je viens de mentionner se voulaient compensées par la présence de 4 tranches de surimi, cette merde infâme que d'aucuns osent appeler « crabe », ce qui constitue vis-à-vis de ces honorables crustacés décapodes une injure, voire une insulte cinglante.
la sauce dite « du chef » était représentée par un liquide blanchâtre, d'une consistance grumeleuse et sans goût.

L'ensemble de ces éléments (hormis le premier) a conduit mon Client à ne pas vouloir manger de ce méta-excrément, ce qui, au vu de l'étude de personnalité de mon Client (pièce n° DR650 du dossier), dénote de sa part une force de caractère hors du commun, à moins que ce ne soit que le corpus delicti ait été vraiment, mais alors VRAIMENT dégueulasse.

Après avoir signifié courtoisement, mais fermement, à la tenancière de l'établissement que ce qu'elle lui avait servi était une réelle honte pour sa profession et pour son enseigne, mon Client reçut d'elle des excuses et la promesse que cette chose plus ou moins innommable ne lui serait pas facturée. Comprenez bien, qu'à ce moment précis, mon Client était réellement affamé et que cette sensation de vacuité gastrique était aggravée par les libations de ses compagnons de table qui, eux, s'en étaient déjà collé plein le cornet.

Venons-en au cœur du débat : Après cette mise en train franchement décevante, l'aubergiste servit à mon Client une assiette de travers de porc, sauce barbecue et frites maison et lui proposa aimablement -- pensant probablement se racheter auprès de lui -- une serviette.

Une fois le travers de porc servi et un coin de la serviette enfilé dans le col de chemise de mon Client, celui-ci entama les opérations. Mais le coin de serviette, probablement mal positionné, sortit du col pour aller s'étaler sur les travers de porc, s'imbibant du même coup de la sauce barbecue dont la chose était copieusement nappée. C'est cette maladresse, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les jurés, qui a causé cette multi-bougnette de grande ampleur que vous avez observé sur la pièce à conviction n° 2 et en aucun cas un acte délibéré de la part de mon Client.

J'en viens maintenant à la déposition de l'experte de la Boulisse Sciontifixme :

Vous remarquerez, en premier lieu que cette lopette molle et malfaisante admet d'elle-même -- et je la cite -- qu'elle était « déçue de ne pas avoir pu faire les constatations d'usage sur les lieux de l'infraction », ce qui ne l'empêche pas de « témoigner tout de même au procès, en faveur de l'accusation pour appuyer la thèse de la préméditation ». Ce manquement professionnel flagrant (poil aux dents), cet accroc patent à la déontologie professionnelle (poil aux aisselles) et ce parti pris (poil au zizi) odieux à l'encontre de mon Client suffiraient d'eux-même à rendre son témoignage irrecevable.

Mais non contente de ça, cette fonctionnaire de Boulisse, jusqu'ici irréprochable et bien notée de sa hiérarchie, ajoute à la mauvaise foi un faux-témoignage et un parjure tout bonnement époustouflant -- et je la cite encore : « à sa charge, le prévenu avait caché dans sa sacoche, un deuxième polo de rechange, prouvant ainsi l'intention coupable vis-à vis des travers de porc ».

Il est faux de prétendre que mon Client avait caché un deuxième polo dans sa sacoche, ce polo étant, en fait, dans le coffre de sa voiture.

Il est tout aussi faux d'affirmer que mon Client avait des intentions coupables vis-à-vis des travers de porc, étant donnés les faits rapportés précédemment et l'état d'inanition avancé, proche de l'hypoglycémie, qu'ils avaient causé chez mon Client. La correction -- grandement méritée -- infligée aux travers de porc n'était que de la légitime grosse dalle de la mort, pour laquelle je demande à la Cour la relaxe pure et simple de mon Client.

Je demande en outre qu'il plaise au Tribunal :

de condamner l'experte de la Boulisse Sciontifixme à verser à mon Client une binouze de bonne marque au titre des dommages et intérêts,
de condamner le sieur Gyzmo à la même peine, pour dénonciation de crime imaginaire,
de condamner le sieur Darkneo à la même peine, pour avoir gravement pété les noix de mon Client pendant l'intégralité du déroulement des faits
de débouter dame PCR de sa demande de remboursement de frais de teinturerie, vu qu'elle n'avait qu'à se contrôle et ne pas faire pipi dans sa culotte.
et de sommer l'ensemble des parties prenantes à lâcher la grappe de mon Client sur ces sujets

.

Épicétou !

(nomdidjûûû)

N'attends pas avant de dire à tes potes que tu les aimes. Un jour, il sera trop tard...

Inscrit le: 22 Mar 2012 Messages: 1480 Ville: Auterive

Et tout cela a cause d'un cochon en travers d'un panier de salade.

Mickey mousse et Minnie frotte

Je n'ajouterais qu'une chose cette prose:

Phénoménal respect à Maître La Duff

J'aime les 4 cylindres qui feulent doucement ou hurlent rageusement

Je me gausse...

RenoTébo
étutegose

Un poireau en GS reste... un poireau !

Index du Forum -> Rencontres -> Apéro et autres joyeusetés	Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
Page 3 sur 4	Aller à la page Précédente 1, 2, 3, 4 Suivante


Index du Forum -> Rencontres -> Apéro et autres joyeusetés	Plus d'options...