» Anticipation
Chaque fois que tu montes sur ta moto, pense que plusieurs
millions d’automobilistes veulent attenter à ta vie. Il faut
faire leur boulot quand on roule en 2 roues.
Observe les rétros du caisseux que tu suis et surveille son regard.
Si tu vois dans son rétro qu’il t’a vu, c’est
déjà plus rassurant.
En circulation, il faut surveiller le comportement de l’automobiliste
qui te précède : s’il zigzague ou s’il roule
lentement, ça veut dire qu’il est perdu ou qu’il téléphone.
Dis-toi alors qu’il n’est pas près de te voir et qu’il
faut se méfier de ses réactions qui peuvent être intempestives.
Dans le même ordre d’idées, il faut se méfier
des automobilistes qui ne sont pas seuls dans leur voiture, souvent ils
discutent et sont donc moins attentifs.
Un bon moyen pour anticiper des changements de direction de la voiture
qui te précède est d’observer les mouvements de mains
sur le volant ou si possible, carrément les roues avant. Si, par
chance, le clignotant est allumé, attends que le caisseux ait fini
sa manœuvre de changement de direction avant de le doubler. Certains
confondent encore droite et gauche !
» Patience et vigilance
Si une file de voiture semble rouler anormalement lentement,
plutôt que de doubler sans réfléchir, essaie de voir
pourquoi ça traîne : probablement que le premier de la file
a un problème mécanique, ou il cherche son chemin, ou alors
il téléphone. En ville, ca arrive fréquemment à
cause de voitures qui quittent un stationnement.
A l’arrivée d’une intersection où une voiture
attend, méfiance : rien ne te prouve que son conducteur t’a
vu. Adapte ta vitesse, klaxon ou appel de phare pour signaler ta présence
et n’oublie pas que les caisseux ont tendance à sous-estimer
la vitesse des motos : même s’il t’a vu, le caisseux peut
s’engager et te couper la route au dernier moment pensant qu’il
avait le temps de passer.
Ce n’est pas parce qu’ils alignent des dizaines de milliers
de kilomètres par an que les professionnels de la route (taxis, chauffeurs,
etc.) sont nécessairement meilleurs conducteurs que les autres :
pas de traitement de faveur, il faut maintenir le même niveau de vigilance
avec tout le monde.
En remontant une file de voiture, même si la place est assez dégagée,
il ne faut te limiter à 20 Km/h de plus que la vitesse de la file.
» Paranoïa ordinaire
Dans la circulation en ville ou sur route ouverte, le
pire peut surgir à tout instant : une voiture qui change de file
sans prévenir, un chien qui te coupe la route, un virage couvert
de graviers, un rond-point imbibé de gazole, un mob ou un scooter
qui remonte une file à fond la caisse (50, vent de dos) et j’en
passe et des meilleures.
Pour mieux gérer ces situations, roule à une vitesse adaptée
au trafic, à ton état de concentration et à ta bécane.
En ville, même quand tu penses être seul ou en sécurité,
n’oublie pas les consignes habituelles de sécurité
avant toute manœuvre : une autre moto ou un scooter peut surgir de
nulle part en quelques secondes.
» Voir…
En balade, respecte les distances de sécurité
et place toi en quinconce pour avoir le maximum de visibilité de
tout ce qui peut se présenter en face de toi.
Derrière une voiture, respecte aussi les distances de sécurité.
» … et être vu
Cela peut sembler étrange mais le rétroviseur
est un accessoire, au sens strict du terme, pour beaucoup de caisseux. Donc,
n’oublie jamais de rouler en feux de croisement, klaxonne si nécessaire,
place-toi dans le dos du conducteur que tu suis pour que ton phare éclaire
le rétro intérieur et le rétro gauche ou dans l’axe
de son rétro gauche, toujours en tenant une distance de sécurité
suffisante.
La distance d’arrêt d’une moto sur le sec, est plus courte
que celle d’une voiture : si un caisseux te suit, ne freine pas trop
brusquement sans quoi il pourrait bien te rentrer dedans. Même chose
avec le frein moteur : souvent le frein moteur de nos bécanes suffit
pour s’adapter aux changements de rythme de la circulation, et le
caisseux qui te suit ne verra pas immédiatement que tu ralentis…
pour éviter cela, un petit freinage de l’arrière ou
juste un léger appel de frein avant peut suffire pour prévenir
celui qui te suit avant que tu freines pour de bon.
» Placement
Place ton regard loin devant (si si, comme on te l’a
appris au permis, tu te souviens ;-).
Ne roule pas trop près de la bande médiane (un copain s’est
fait arracher son rétro en croisant une caisse : les deux avaient
leurs roues posées sur leur voie !).
En dépassement ou en ville, laisse plus d’un mètre entre
toi et celui que tu doubles.
Adapte ta vitesse au virage et ne remets les gaz que quand tu en vois la
sortie.
» Vitesse
Sur une route inconnue, à l’entrée des
virages, diminue ta vitesse ou stabilise la jusqu’à voir la
sortie.
Après un repas copieux ou une petite nuit ou si des microbes t’assaillent,
inutile de jouer au surhomme : adapte ta vitesse et ta conduite à
ton niveau de concentration.
Pareil s’il vente ou s’il pleut, à plus forte raison
s’il n’a pas plu depuis longtemps (la route est plus grasse).
Sur route dégradée, passer trop vite sur une bosse ou un trou
peut provoquer de sacrées surprises, alors roule prudemment et tiens
fermement ton guidon pour contrer tout début de guidonnage.
» Dépassement
Ne double pas au niveau des intersections.
Ne double pas juste avant de prendre un embranchement à droite ou
à gauche.
Ne double pas par la droite une caisse qui reste scotchée sur la
voie de gauche d’une voie rapide sans prévenir. Il est préférable
de prévenir de ta présence par un appel de phare ou un coup
de klaxon. En général, les distraits se rabattent promptement.
» Rouler en groupe
L’arsouille, c’est bien mais inutile de se faire
peur. Prends ton temps pour te perfectionner et peaufiner son pilotage et
accepte de te faire chambrer. Le ridicule ne tue pas, l’inconscience
oui.
Roule en quinconce pour bien voir les deux motos devant toi.
Garde toujours une distance de sécurité avec celui qui te
précède et fais en sorte de ne pas te placer dans son angle
mort pour qu’il te voie au premier coup d’œil dans ses
rétros.
Proscris les dépassements en trombe à moins d’un mètre
des autres.
Si tu veux doubler sur un(e) débutant(e), prend une marge de sécurité
supplémentaire.
La route n’est pas un circuit : abandonne les idées de faire
des intérieurs !
Si tu voies un danger sur la route (objet par terre, trou, gravier, feuilles, …), essaie de le signaler (sans te mettre en danger) à celui
qui te suit par un signe de la main ou de la jambe.
Regarde aussi les conseils très détaillés de Georges Gallerand sur le roulage en groupe.
» La nuit
Celui qui connait le mieux la route prend la tête, en roule en pleins phares aussi souvent que possible (c'est à dire personne devant et personne en face).
Ne laisse pas plus de quelques mètres d'ombre entre toi et la zone éclairée par la moto qui te précède, mais reste suffisament loin pour que le faisceau de tes phares n'empiète pas sur cette zone. Dans ce cas, il y aurait de grandes chances que le gars devant soit ébloui par le reflet de tes feux dans ses rétros, ce qui est désagréable.
Pour la même raison, évite absolument de passer en plein phares si tu n'est pas en première position, même si les codes sur ta brêle éclairent autant qu'une lampe à huile.
Une fois que l'écart avec la moto devant est correct, regarde la portion route éclairée par les phares de ceux qui te précèdent, et non pas celle éclairée par tes propres phares (surtout pour un débutant, pour qui porter le regard loin devant n'est pas encore une seconde nature).
Evite quand même de regarder fixement le feu arrière du précédent, ça endort et tu risque de te faire surprendre au premier freinage.
Rouler en plein phares pour éclairer soi-même sa trajectoire est donc inutile: c'est la moto de devant qui s'en charge. La visibilité que l'on obtient est presque supérieure à celle qu'on à en voiture; un peu comme un phare longue portée orientable dont le faisceau suit la route !
» Entretien et équipement
Si tu as des pneus ou des plaquettes neuves ou, au contraire,
s’ils sont limites ou tu sors de la station de lavage, régule
ta vitesse en fonction de l’état de ta monture.
S’il fallait ne faire que ça, vérifie périodiquement
la pression et l’état des pneus, tes amortisseurs et le réglage
des rétros.
Ta seule carrosserie, c’est ton équipement. Quelles que soient
les conditions météo, roule toujours correctement équipé
: blouson cuir, bottes et gants (et avec le casque, cela va sans dire !).
Il vaut mieux arriver en sueur chez soi qu’en sang aux urgences…
» Courtoisie
Quand un caisseux se décale pour te laisser passer
ou te faciliter la passage, remercie-le par un signe de la tête, de
la main ou du pied… mais reste maître de ta bécane et
ne fais ces signes que si tu le peux vraiment en toute sécurité.
» En cas d'urgence...
Les accidents n'arrivent pas qu'aux autres, et
il se peut que toi aussi tu te retrouves un jour en situation d'urgence. Autant le prévoir dès maintenant.
Tout d'abord, il est indispensable d'avoir en évidence dans ton portefeuille un petit papier sur lequel tu noteras le
nom des personnes à contacter en cas d'urgence, ton groupe sanguin, ainsi que les renseignements médicaux importants qui te
concernent: allergies, traitements suivis, affections chroniques, etc. Il permettra aux secours de gagner un temps précieux.
Si tu as un téléphone portable, entre dans ta liste de contacts un ou plusieurs numéros ICE (In Case of Emergency,
"en cas d'urgence" dans la langue de Molière). Il te suffit de créer un nouveau contact ayant pour nom ICE, et pour numéro de
téléphone celui de la personne à joindre. Si plusieurs personnes doivent être contactées, tu peux utiliser les noms ICE1, ICE2,
ICE3, etc.
Pour plus de détails, tu peux lire ce sujet dans le Forum des MT.
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