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Permettez-moi de vous dire...
Il n’est pas permis à tout le monde d’avoir du génie, du talent.

Je vous permets d’en penser ce qu’il vous plaira.
S’il est des permis qui nous semblent, d’un premier abord, des plus légitimes
certains apparaissent comme troqués, voir usurpateurs de l’état de nature.

Permettre, c’est donner l’autorisation. C’est dégager une instance supérieure qui va exprimer sa clémence ou faire don d’une autonomie naissante.
Permettre, c’est tolérer qu’un moribond puisse accéder à un état de grâce accompli.
Permettre, c’est donner le moyen, la possibilité d’agir.
Ici, le don n’est point gratuit.
Il se paye, cash de préférence.
Rien n’est acquis. On croit posséder et rien ne nous appartient pleinement.
On se croit libre et tout est loin de notre portée, infantilisé dans nos sociétés prisonnières d’un droit élaboré à l’origine pour protéger l’Homme de lui-même.
De nature, sans permission aucune, l’élaboration de lois réglant le régime relationnel des hommes a permis la soumission à une délégation qui s’est donné le pouvoir de permettre et en abuse légitimement afin de mieux régler les rapports humains, nous dit-on.
Pour sortir de ce carcan élaboré, il nous faut, à chaque instant, supplier une permission divine agenouillé sur notre chemin de croix, les yeux ensanglantés de chaudes larmes versées pour enfin accéder à une once de bonheur comme une friandise offerte à un enfant.
Je me permettrai de vous dire notre faiblesse dans le consensus ordonné.
Boire,
manger,
construire,
marcher,
chier,
sortir pisser, sortir de table, de minuit, de circuler, vomir, jeter des ordures, prendre la parole,
tuer.
Tout est permis sous réglementation. La liberté n’est qu’une permission gérée. De la poudre de Perlimpinpin en somme…
Chercher bien, il n’y a plus guère que respirer et péter qui nous soit encore permis !
Et encore !
A quand les bouteilles d’oxygène dans nos rues citadines polluées où chacun viendra prendre sa dose respiratoire quotidienne sous couvert de bon crédit payable cash via carte bancaire, tout cela sous la bénédiction permissive de nos représentants à qui nous avons follement donné la permission d’agir en notre nom ?
Une revendication, une seule ?
Permission de circuler et liberté de circuler !
Donnons-nous la permission de rester vigilants !
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