Moto & Sociologie

Je ne l'ai pas encore entièrement lu (c'est assez long), mais je pensais que ce rapport de thèse (/edit/ bon en fait c'est pas un thèsard mais un triseux qui l'a écrit /edit/) en intéresserait certains ! Bonne lecture

Merci Beren ,je n' ai pas non plus encore tout lu ,mais plein de choses à mediter .

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Commencé à lire le bouzin, j'en suis au paragraphe 2, j'ai relevé des bonnes vérités, pis aussi des belles aneries comme celle qu'on entend aux JT...

Cette fois je

....Peu importe si on me coupe..mais il y a vraiment des connards dégénérés en manque affectif certain pour pondre ou tenter de dégurgiter un amas de bla bla et de mots collés les uns aux autres pour n'en sortir qu'une accumulation de fausseries et d'ignomignies foireuses qui n'ont ni queues ni têtes et pour lesquelles des tyrans ou dictateurs boivent à cette source afin d'écraser les esprits les plus faibles.

Ne vous laisser pas

Effectivement y a des âneries, mais je pense que c'est en lisant justement ce genre de papier (même si mon cervo n'est pas capable de comprendre toutes les phrases) qu'on saura où réside le problème de l'image motarde. De toute façon on ne peut pas empêcher des publications comme ça, alors autant en prendre note et améliorer nous même l'image que l'on peut donner à la population.
Les têtes "pensantes" du pays ne connaissent même pas le prix d'un ticket de métro, et se fient uniquement à ce que leur racontent bardes et ménestrelles, donc d'après moi, c'est pas ce genre de thèse qui les influencent.

Je trouve assez surprenant que l'auteur, bien qu'ayant fait des études supérieures et utilisant des termes aussi compliqués que peu usuels (déjà relevé une dizaine de mots inconnus à mon vocabulaire : vais faire chauffer le dico à midi, moi

), ne connaisse pas la différence entre une balade et une ballade.

Tsss tsssss

--
Bilou

Allons allons. Cessez de vous acharner contre ce pauvre apprenti sociologue. N'oubliez pas que ceci est une thèse, un document universitaire écrit par un jeune initié pour les vieux initiés. Et quand on lit dans un journal ou un autre ce que peut écrire un sociologue quand il s'adresse au vulgum pecus, cette thèse n'est finalement pas si pontifiante que ça...

J'ai lu en diagonale et j'ai trouvé ça intéressant. Bon, il y a bien des caricatures et raccourcis, mais dans le fond il y a beaucoup de choses sensées et bien observées. Et puis bien que chacun de nous soit motard, peut-il pour autant revendiquer une compréhension globale et juste de la motarditude ?

En tous cas, j'adhère complètement à la fin de la conclusion, sur les politiques de sécurité routière.

@Albar : Vive MadMax !

Hmmmm, depuis quand un étudiant en Maitrise écrit des thèses ?

Bon, c'est pas ça le sujet, d'accord...

N'empêche, après lecture du bouzin, j'ai trouvé ça plutôt pertinent. Mais effectivement, il ne faut pas oublier que c'est un document scolaire, et que ça n'a absolument pas la prétention d'être LA vérité, L'étude exhaustive et fondamentale de la motardie. C'est avant tout un support pour permettre à un étudiant de prouver à ses profs qu'il est capable d'analyse et de réflexion.

Quand même, 4 références à des chansons de Renaud, ça fait plaisir

--
Bilou

Inscrit le: 28 Oct 2003 Messages: 6868 Ville: City of banned

A pas encore lu

MAis çà me fait penser au français ou à la philo au bac.... pour avoir une bonne note, fallait être d'accord avec le prof...

Même avec une arguementation solide et tout le baratin qui va bien..."ca passais c'était beau"

Ceci est un exemple de signature

Je l'ai lu: bof.

On sait s'il a eu sa maîtrise?

Je me lance…

J’ai lu le mémoire...

N.B. : Pour mettre fin à toute incertitude, ce mémoire n’est en aucun cas une thèse mais un mémoire de maîtrise (l’auteur le précise bien d’ailleurs puisqu’il explique que dans son mémoire, il se permet d’exploiter des résultats d’enquêtes approfondies réalisées lors de deux thèses de ses congénères sociologues)

…en entier, pas rapido, pas en diagonale, même si certains passages très « sociologiques » ont échappé à ma compréhension

, en tout cas j’ai lu avec attention les passages se rapportant directement au monde motard.

Pour appuyer la remarque d’Albar et répondre à la remarque d’Obi, il faut, lorsqu’on lit ce document, se mettre dans le contexte qui est celui d’une analyse sociologique faite dans le cadre d’études spécialisées : c’est donc normal que ça paraisse « intello » pour qui n’est pas dans le domaine.

Ce n’est en aucun cas un article de vulgarisation destiné à être publié dans MotoMag…
Il est donc normal que cela parraisse indigeste à un non-initié en particulier au niveau du vocabulaire spécifique (qui est toutefois expliqué dans le glossaire à la fin du mémoire…).

Si on a bien lu le mémoire…, on peut aussi se rendre compte qu’il n’a pas été écrit par un « connard dégénéré en manque affectif certain » (sic) puisque l’auteur est lui même membre de la communauté motarde :
"Ayant beaucoup voyagé à moto, en Europe et en Asie, ayant travaillé à plusieurs reprises avec la presse moto pour laquelle j’ai effectué plusieurs reportages (notamment à l’étranger), des essais de moto, des articles sur des rassemblements de motards de diverses sous-catégories du champ, j’ai pour ainsi dire une position d’entriste dans le champ."

Enfin, je suis plutôt du même avis qu’Albar et Bilou, même si de nombreux passages s’éloignent du monde motard pour reprendre des concepts sociologiques généraux (et ce afin de pouvoir ensuite les transposer vers le monde motard), même si effectivement parfois, les liaisons sont maladroites, j’ai lu avec intérêt certains passages de cet « amas de bla bla et de mots collés les uns aux autres » (sic).
Dans cette « accumulation de fausseries et d'ignomignies foireuses qui n'ont ni queues ni têtes et pour lesquelles des tyrans ou dictateurs boivent à cette source afin d'écraser les esprits les plus faibles » (sic), j’ai pu lire

des choses intéressantes, instructives pour moi, « motarde de la nouvelle génération », aborder de façon différentes certains aspects de la motarditude.

J’ai apprécié le recit des hauts et des bas de la célébrité motardesque au cour sdes années, les éclipses sociales et automobilesques que la moto a subi et dont elle s’est toujours relevée.
J’ai été attentive à l’explication que l’auteur proposait pour la mutation progressive que subissait le monde des motards, son progressif morcellement, sa perte de symbolique ou en tout cas la transformation de celle-ci.

Même si elle est intégrée dans un chapitre un peu tiré par les cheveux et qu’elle manque de subtilité, l’analyse du rapport que le motard entretien avec la mort est envisagée sous un éclairage que peu d’entre nous n’a je pense jamais abordé…

Enfin, la tentative d’analyse de la façon dont le motard envisage la politique sécuritaire et la gestion du risque m’a semblé assez réaliste.

« Ce corpus de règles favorise, avec l’aide de toutes les incitations médiatiques, de la publicité des associations de prévention routière, du discours gouvernemental, «officiel», la propagation, dans le sens commun, d’une paranoïa collective, d’un véritable pathos de la sécurité. («Bouclez-là», dit un ancien slogan publicitaire sur la ceinture de sécurité.) Ce pathos suscite directement une pulsion, une passion du risque, à travers un contre-transfert négatif. Dans cette optique, le risque est perçu comme le versant négatif de la sécurité. En termes d’échange symbolique, la prise de risque est la manière autonome de rendre, d’évacuer, de guérir du pathos de sécurité. »…
"L’usager de la route, par la multiplication des mesures de sécurité (notamment l’«amélioration» des infrastructures) se sent défié d’exploiter les possibilités de la route, de la même manière que la sécurité « active », les ABS et autres ESPdes voitures, etc. l’amènent à retarder d’autant que possible ses freinages, et en tout cas – les études le prouvent – pas à plus de prudence (mesurée à la vitesse)."

"Donner de la valeur à ce que l'on a, du sens à ce que l'on fait, de la confiance à ce que l'on devient" (M. Erikson)

(N.B. : J'ai volontairement scindé le post en deux)

Pour ceux qui n’ont ni le temps, ni le courage de lire ce mémoire, j’ai quand même eu envie de vous en livrer certains passages, pas de ceux qui rentrent dans les profondeurs du sujet mais plutôt de ceux qui m’ont fait sourire et qui traduisent bien les côtés pratiques de la motarditude (Albar, j’aime bien ce mot que tu as sorti !

)
Si, si, si, je vous vure que ça vaut le coup d'oeil!

* « Dans ce cadre on étudiera de façon fine les trajectoires sociales des agents et par rapport à qui les motards se distinguent. »
C’est sûr dans la vie y’en a qui suivent la route, d’autre qui cherchent la corde et d’autres qui se sortent dans les graviers !!!

* « une archéologie de l’inconscient motard »
M’est avis que pour certains les fouilles peuvent durer très longtemps avec un petit pinceau et que pour d’autre il faut plutôt un tracto-pelle…

* « Par ailleurs, le conducteur d’une moto s’expose beaucoup plus directement aux caprices de l’environnement que celui d’une voiture. Par exemple, s’il pleut, le conducteur de moto est mouillé ou doit recourir à un équipement spécial, ce qui l’oblige à s’arrêter et à se changer. Sa visibilité est amoindrie, car il ne dispose pas d’essuie-glaces. S’il neige, la pratique est impossible. »
Ca vous rappelle quelque chose ?

Tout ceci paraît plus qu’évident pour un motard mais ne l’est pas forcément pour un non-motard…

* « Le vent, particulièrement le Mistral dans le sud de la France, oblige à conduire penché pour aller en ligne droite, et impose des corrections de trajectoires lors des rafales, qui font l’effet d’un coup de poing sur le casque. »
Et vive le vent d’autan !!!

* « Par ailleurs, les aléas de l’infrastructure ont une influence également plus rude qu’en automobile : les trous et les bosses sur la route perturbent la stabilité de l’engin et imposent de durs chocs à la colonne vertébrale. »
Comment ça va ? Et tes vertèbres ?

* « Il faut ajouter à cela que la pratique de la moto est souvent salissante. Le passage des vitesses au pied gauche entame le cuir des chaussures, la pollution urbaine tend à encrasser la peau du visage, tandis que le fait d’accrocher la moto avec un antivol dépose souvent du cambouis sur les doigts. »
J’adore ce passage ! Kit de survie du motard propre : une boîte de cirage, de la crème Nivéa Q10 et des gants en latex !!!

* « En robe le fait d’enfourcher une moto est impossible. »
Recherche

ayant déjà tenté l’expérience pour confirmation !

* « Enfin, la moto n’aime pas les petits : la plupart des modèles sont taillés pour des conducteurs d’1m70 environ, et découragent ainsi les femmes, qui risquent de ne pouvoir poser les pieds par terre. »
Spéchial dédicace à Feuf’, Daï, Axelle et toutes les MT Girls qui touchent du bout du pied…

* « A tout moment, le motard peut briser la routine de l’embouteillage par un coup d’accélérateur »
Surtout s’il a un Akra Full Barouf !

* « les motards en quête de l’attention de leurs concitoyens : démonstrations de vitesse, de bruit et de lumière, accoutrements ostentatoires. »
Dites vous croyez qu’il parle de la crête de punk

que FFS sait parfois mettre sur son caxsme ???

* « Lorsque pare-chocs contre pare-chocs ils s’étouffent dans leur propre opulence, les conducteurs peuvent voir passer d’insaisissables motards à la conduite espiègle. »
J’adore cette formulation lègère et mutine !

* « En effet l’âge moyen des motards aujourd’hui est de 33 ans. »
Ben voilà, pile poil dans la moyenne…

* « Par exemple, les possesseurs de motos allemandes, BMW, sont souvent «snobés» et réduits à se saluer entre eux. »
Spechial dédicace à RV, Snake, Corsaire : meuh, oui, on vous aime !

* « Les motos ont été joyeusement enfourchées par des petits patrons, des ingénieurs qui avaient remisé depuis longtemps leurs rêves de «chevauchée sauvage». C’est alors que ces messieurs ont découvert l’état déplorable de certaines routes, et ils ont regardé d’un tout autre œil les glissières de sécurité, dont les potelets semblent conçus pour décapiter les motards qui chutent. Et ils en ont parlé autour d’eux, à leurs amis. Ce que quelques centaines de milliers de jeunes motards sans relations ni influence n’avaient pu obtenir en trente ans, les quinquagénaires aux bras longs l’ont obtenu très vite : on a refait des routes, posé des jupes aux pieds des barrières. C’est ainsi que, notamment, l’ensemble du boulevard périphérique parisien a vu ses glissières remplacées par un muret de séparation. »
Vérité rageante au sujet de l’impuissance des « petites gens » mais pourtant bien réelle…

* « On pourrait presque faire une analogie structurale entre la situation des amateurs purs et durs (l’arrière-garde), qui sont attachés à une moto particulière, et une sorte de contrat de mariage, avec ses devoirs de fidélité et d’assistance, assistance technique, mécanique en l’occurrence. De l’autre côté, les nouveaux entrants appliquent les principes du libéralisme qui, s’ils s’appliquent au couple à travers la libération sexuelle, n’avaient aucune raison de ne pas s’attaquer au couple homme-machine incarné par le pilote et sa moto. »
Terrible cette métaphore du couple motard/moto !

* « Les jambes repliées, crispées autour de la selle, secouée par la suspension arrière, en proie au froid, au vent frontal qui applique une pression constante sur les muscles cervicaux, la passagère passive court autant de risques mais sans engranger les mêmes profits symboliques, qu’ils soient d’auto-satisfaction ou de reconnaissance. Ce n’est pas elle qui est aux commandes, elle n’a que le mérite d’exister derrière et aucune des qualités de réflexe ou de précision associés au pilotage n’est exigée d’elle. Son seul mérite est son sacrifice, son dévouement, qui est voué à être reconnu seulement par le pilote, et non par les pairs. »

Spéchial dédicace aux SDS de compet’ MT : Daï, Mimine, Aurélie Titenat, Clochette, Titange, (désolée Laeti, mais pour ton bonheur, tu ne fait plus partie de cette catégorie) et aux autres que j’oublie sûrement…

* « il n’en demeure pas moins que le bon motard saura, lors des balades «en amoureux», éviter à celle qu’il appelle, entre amis, le «sac de sable», les pires brusqueries ou les plus âpres peurs. Il en va, bien sûr, de la réussite de l’opération de séduction. »
La parade de séduction du pilote vis à vis de sa SDS : il tourne autour en faisant la roue, en gloussant ostensiblement et en lui faisant les yeux doux…

* « Le taux statistique de célibataires parmi les motards est une des données les plus fortes, avec presque 90 %…
…On pense en particulier au fait que plus on descend dans la hiérarchie sociale, plus les femmes aspirent à se marier avec un homme de grande taille, manifestant par là ce qu’elles pensent être un signe de pouvoir efficace. Ce fait doit être confondu avec une autre donnée, qui prend alors une allure inquiétante : la taille moyenne des motards qui pratiquent la vitesse sur circuit serait de 171 cm, pour un poids de 66 kg, soit une taille inférieure à la moyenne nationale (située à 173 cm). Il apparaît donc que la distorsion entre les attentes sociales des femmes que les motards sont prédisposés à rencontrer de par leurs origines sociales communes, et ce que ces motards sont en mesure de faire valoir sur le marché des échanges sexuels est problématique. »

* « Embarrassé de son corps, le motard est gêné et maladroit dans toutes les situations qui exigent que l’on donne son corps en spectacle. Donner son corps en spectacle, comme dans la danse, suppose que l’on accepte de s’extérioriser et que l’on ait une conscience satisfaite de l’image de soi que l’on livre à autrui. Rouler à moto, c’est avoir le visage entièrement caché sous un casque, la corpulence masquée par les cuirs rigides des habits spécifiques, près du corps mais épais, seyants mais imposants. « J’avais l’impression d’être blottie contre un corps super ferme et ça m’avait bluffée», rapporte une passagère. »

Voilà pourquoi pour le moment, je n’ai vu un seul MT danser le rock ou la salsa dans une soirée et pourquoi seul Clind’phares a fait plouf au dernier apéro mensuel…

* « Nous allons tenter cette explication en nous appuyant, dans un premier temps, sur une analogie entre communauté des motards et communauté religieuse, retraçant les frontières du sacré et du profane dans la cosmologie motarde…
…On peut donc comprendre la pratique motarde comme une forme de recherche du sacré à l’ère du désenchantement du monde. »
Je propose d’instaurer un moment de partage et de recueillement

avant de mordre dans nos jambon-beurre au prochain dwich !!!

"Donner de la valeur à ce que l'on a, du sens à ce que l'on fait, de la confiance à ce que l'on devient" (M. Erikson)

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