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Il a fallu du temps, mais on y est arrivé finalement. Toutes les
bonnes volontés ont convergé et finalement c'est arrivé...
Les parigots (têtes de veaux) on rencontrés les Toulousains (têtes
de chiens). A moins que ce ne soit l'inverse. Bilou raconte.
Le CR en version courte
Ami lecteur, tu es au bureau et tu n'as pas le temps de lire un récit
long et ennuyeux, le résumé qui suit est fait pour toi :
Whaaaaaaa, c'était super.
GOTO END
Le CR en version longue
Ami lecteur, tu es au bureau mais tu as quand même le temps de lire un
récit long et ennuyeux, alors passe tout de suite au paragraphe suivant...
Prologue
Printemps 2003. La belle saison est de retour, et des projets de sorties moto
commencent à germer dans les esprits fertiles de certains d'entre nous.
Sur le miaou MT, une idée lancée en l'air suscite assez vite l'intérêt
: une rencontre Toulouse/Paris en terrain neutre, quelque part en Auvergne.
On va se refaire la finale du championnat de rugby, et là on va pas se
laisser faire, on le ramènera à Toulouse le Brennus, par toutatis
! Sondages, bdd, inscriptions, foultitudes de questions, etc. se succèdent
pour la préparation de ce week-end. Une date est arrêtée,
ce sera le week-end du 5-6-7 septembre 2003. Deux organisateurs sont commis
d'office (ou autoproclamés, c'est une question de point de vue) : Zébulon
pour les parisiens, Benoît pour les Toulousains. Un gîte est trouvé,
près du Puy-Mary dans le Cantal.
Vendredi 5 septembre 2003
Le grand jour est arrivé, les Toulousains, fébriles, se sont
donnés rendez-vous au dwich place du Capitole pour le départ à
14 heures. Sont présents : Jean-Nono, Snake, Frog, les Ouilles, Benoît
et Bilou. Une petite pluie pendant le dwich tente de nous décourager
mais il en faut plus que ça pour entamer notre moral... les railleries
des autres présents au dwich ne font pas plus d'effet : en fait, ils
sont jaloux de nous voir partir pour ce week-end qui s'annonce mémorable.
L'heure du départ sonne enfin, et nous commençons notre périple
par un petit bout d'autobeurk vers Montauban histoire d'éviter la N20
le long de la zone industrielle, puis nous prenons direction Caussade par une
nationale très rectiligne, nous passons rapidement dans Caylus, charmant
petit village dont nous n'aurons malheureusement pas vu grand chose (c'est la
faute à "on a pas le temps de faire du tourisme" )
et nous continuons la route toujours aussi droite et monotone pour finalement
nous arrêter à Figeac, en centre ville sous une grande halle qui
fait office de terrasse pour les 3 ou 4 troquets qui l'entourent. Nous nous
installons et commandons à boire. Jusqu'ici, la météo avait
été clémente, mais une bruine pourrie commence à
tomber au moment où nous nous apprêtons à repartir, ce qui
nous oblige à enfiler les combi, et à ce titre Natoutouille reçoit
le trophée de miss top sexy ! (franchement superbe ta combi Toutouille,
j'adoooooore
!)
Sur la route vers Aurillac, on se fait jumelliser par les bleus en sortie de
Maurs sur une zone limitée à 70. Ils sont bien planqués,
les fourbes : alors que j'ouvre la route, je ne les vois qu'au dernier moment
en passant devant eux à un bon 80 (au compteur vélo en plus, donc
un VRAI 80). Juste derrière moi, j'entends Bibouille qui rétrograde
en faisant un wabroooo wabrooooo tellement caricatural que j'en explose de rire
dans mon cax. Les bleus nous regardent passer avec un air réprobateur,
mais sans rien dire. On est tous bons pour un excès de vitesse, mais
il n'y a pas de comité d'accueil plus loin, alors au pire ils ont une
jolie photo de face de nos bécanes qui ne leur sera pas d'une grande
utilité pour nous retrouver (gniark gniark ).
Arrivés à Aurillac, nous nous arrêtons pour faire le plein
d'essence et aussi le plein d'apéro. Bagster et top-case sont maintenant
bien bourrés. Le temps est revenu au sec mais au loin de gros nuages
noirs ne présagent rien de bon. Difficile de savoir si c'est pour nous
mais à tous les coups on va droit dedans et on se prépare psychologiquement
à se prendre la saucée. On enquille la vallée de la Jordanne,
et la chance est avec nous puisque les nuages semblent nous accorder une trève
et la route est sèche. Les immenses bouts droits sont derrière
nous et ça commence à bien tournicoter, il était temps
! Je passe devant un panneau "virages sur 7.5 km", je le reconnais
: c'est celui qui était en photo dans l'album de la reco de Benoît.
Je fais un signe vers le panneau et laisse échapper un "YES"
conquérant dans mon cax .
Enfin les virolos, ceux pour lesquels on est venu ! Dans la montée du
col de Peyrol, au fur et à mesure qu'on prend de l'altitude (et ça
a vite fait d'arriver, avec la pente de ce col !) on rentre dans un gros nuage
de brume, et la visibilité va en décroissant pour se limiter à
une vingtaine de mètres sur la fin. Dommage pour la vue, le panorama
avait l'air chouette. En haut du col, on longe une crête sur laquelle
s'accroche le nuage de brume, d'un côté une vraie purée
de pois, et de l'autre on profite d'une vue dégagée et imprenable
surle Crique du Falgoux. Pause photo et dégourdissage de guibolles, Snake
distribue un petit casse-dalle qui tombe à pic car il faut bien avouer
que l'air de la montagne ouvre l'appétit (à moins que ce ne soit
la petite spéciale viroleuse sur laquelle on s'est finalement bien amusés
malgré la brume)
Nous sommes presque arrivés, et surtout dans les temps. Le Claux est
en bas du col. La descente se passe tranquillou, pour profiter du paysage. Benoît
ouvre toujours la route, c'est pas le moment de prendre le large et de se paumer
! les derniers kilomètres sont absolument excellents, avec quelques épingles
et des bouts droits où Benoît prend un malin plaisir à monter
dans les tours. Arrivée au Claux, minuscule village limite désertique,
mais visiblement orienté tourisme vert : sur la moitié des maisons
s'affichent des pancartes "gîte rural" ou "chambres d'hôtes"...
pas facile de savoir lequel de ceux-là est le nôtre. La traversée
du village au pas nous laisse perplexe et nous faisons demi-tour pour poser
sur la place de l'église. En essayant de joindre les parisiens, des fois
qu'ils seraient déjà arrivés sans qu'on les ait vus, on
se rend compte qu'aucun de nos téous ne parvient à capter le réseau.
Impossible même de passer un coup de fil au gîte pour demander où
il se trouve. Pendant qu'on se regarde et qu'on commence à rigoler du
ridicule de notre situation, on entend au loin des bruits de moto se rapprocher,
et en quelques secondes, nous sommes rejoints par les parisiens qui arrivent
juste de leur périple depuis la capitale. Nos sauveurs sont là,
du moins en espèrant qu'ils savent où est le gîte. Bon,
en fait, ils ne savent pas non plus... mais au moins ils savent comment s'appelle
le gars qui le tient et en demandant à un gentil autochtone, on a vite
fait d'avoir les renseignements suffisants pour s'y rendre. C'est un peu à
l'extèrieur du village, à flanc de montagne. Sur place, on bataille
un peu pour garer les brêlous à moitié dans les graviers,
à moitié dans l'herbe gadouilleuse, et il est 19h15 quand nous
rentrons enfin dans le gîte, tout juste un quart d'heure avant que le
repas soit servi (le gérant est assez pointilleux sur les horaires).
Même pas on a le temps de prendre l'apéro, alors qu'on se le trimballe
depuis Aurillac ! pas dramatique, ça se transformera en digestif pour
après le repas...
Nous prenons quand même le temps de faire le tour des présentations,
et saluer tous les parisiens, à savoir : Fred en RSV1000, Mama (mathilde)
en SVS bleue, Zébulon en SVS bleue aussi mais avec une selle rabaissée,
Cathy (blue cat's) sur une SpeedTriple bleue encore, Chris en B12 bleu (décidément
ils aiment bien le bleu nos amis du nord), Jean en VFR rouge, Sam avec un ZX6R
rouge, Manu à la barre d'une péniche grise et Olivier en CBR954
jaune flashy.
Bon, les Toulousains, c'est la honte, ils sont plus nombreux que nous les nordistes...
qu'est-ce que c'est que ce bordel, une sortie MT où les Toulousains sont
minoritaires, j'hallucine.
Dans un gîte en plein Cantal, le moins qu'on puisse attendre c'est de
manger local : salade au chèvre chaud en entrée (Benoît,
la prochaine fois sois sympa et dis à tout le monde à quoi sert
le miel, hein ?), suivi ensuite d'une spécialité du coin, le punti
(nan, j'ai pas dit bounty, c'est pas à la noix de coco) aux pruneaux,
un genre de gratin avec tout un tas de truc dedans, dont des pruneaux (fatalement)
et plateau de fromages pour finir. Une fois le repas terminé, la pièce
attenante nous tend les bras pour aller boire un coup et se fumer un petit narguigui
dans la grande cheminée (oui oui, DANS la cheminée, on l'avait
pas allumée). à 22h30, nos amis parisiens ont leur petits yeux
qui commencent à faiblir et ils ont vite fait de monter se coucher. Une
partie de tarot s'organise avec les rescapés de ce kidnapping revendiqué
par une certaine Morphée, mais cette partie de cartes ne s'éternise
pas trop et vers minuit tout le monde est enfin couché pour une nuit
de repos largement méritée.
Samedi 6 septembre 2003
Réveil matinal.
Prenez une quinzaine de motards, mettez les dans un gîte avec des chambrées
de 5 ou 6 personnes, et écoutez les conversations du matin au réveil
: "c'est toi qui ronfle ? non ? c'est qui alors ? Haaaa, ne nie pas, je
suis sûr que c'est toi, espèce de sagouin !" "moi je
ronfle pas, je ronronne comme les chats, ça veut dire que je suis content"
.
Phénomène étonnant, les Toulousains sont les premiers debout
pour le ptit déj, les parisiens arrivent en masse un peu plus tard.
Nous nous préparons tranquillou pour une journée de roulage.
Benoît nous a concocté une boucle dans le cantal et tout laisse
à penser que ça ne va pas être triste. Le temps du ptit
déj est mis à profit pour jeter un oeil à la carte routière
et repérer les points clefs et les passages viroleux... j'en salive déjà
Départ du gîte vers 10 heures, un convoi de 13 bécanes prend
la route. Une bécane reste au gîte : la RSV de Fred, qui prend
le guidon de la SV de Mama, cette dernière montant en SdS pour la journée
à cause d'une fatigue aux poignets due au long trajet de la veille.
à 10 heures du mat dans cette région et en cette saison, la route
est encore bien humide et nous ne pouvons pas trop profiter de la montée
du petit col de montagne pour sortir de la vallée. Il faut attendre de
rejoindre les axes plus fréquentés pour trouver un bitume bien
sec. La nationale qui nous mène jusqu'à Murat est le genre grand
axe avec de belles grandes courbes qui passent à l'aise à des
vitesses sarko-unapprouved, et on en profite pour ouvrir un peu (boah, juste
un peu ! ).
J'ouvre la route sur une dizaine de bornes et m'arrête en entrée
de Murat où tout le monde profite d'avoir retrouvé le réseau
pour passer des coups de téou un peu partout. Benoît arrive également
à joindre Franckounet qui est sur la route depuis 8 heures du matin et
qui doit nous rejoindre à Aurillac vers 11 heures. La mauvaise foi est
à son comble : Nous le connaîssons bien notre Franckounet, il serait
capable de se perdre sur un circuit qui tourne en rond. Il faut dire que cet
homme là possède un sens de l'orientation uniquement basé
sur l'intuition... les paris grimpent : arrivera t-il à Aurillac ? Arrivera
t-il à Aurillac à l'heure ? Arrivera t-il à Aurillac sans
passer par Marseille ? Il est sorti de Toulouse au moins ? (hummpf, on est moqueurs,
quand même ! )
De notre côté, le menu est simple : N122 jusqu'à Aurillac,
en passant par le tunnel du Lioran. C'est une belle nationale bien roulante
et surtout agréablement viroleuse qu'on enroule joyeusement, si bien
que ses quelques 50 kilomètres sont avalés presque sans effort...
une certaine usure des pneus à l'arrivée trahit tout juste de
bonnes prises d'angles. Nous posons nos bécanes bien alignées
sur un trottoir en face d'un bistrot et nous nous y installons pour une pause
café, alors que Jean-Nono et moi-même attendons à l'extérieur
l'arrivée de Franckounet qui ne tarde pas... Pari perdu, il ne s'est
pas paumé ! Nous sommes médusés, mais ravis de le voir.
Quelques minutes passent et à la faveur d'une discussion autour de la
carte, un sous groupe se forme et s'apprête à partir explorer la
route des Crêtes. Emmenés par Benoît, irremplaçable
ouvreur dans cette région, Chris, Sam, Franckounet, Jean, Snake et moi-même
partons à la découverte des hauteurs d'Aurillac pour une petite
boucle d'environ 60 bornes. Les autres nous attendent au bistrot, nous serons
revenus pour déjeuner, et c'est parti pour une escapade sur des petites
routes ultra viroleuses mais malheureusement un peu défoncées.
Les motos sautillent dans tous les sens comme des cabris survitaminés,
ce qui ne nous empêche pas de malgré tout bien nous amuser sur
cette fameuse route où nous croisons en tout et pour tout 2 vélos
et 3 voitures. Pause clope et arrêt contemplatif à mi-chemin, au
sommet du col de Legal, pour détendre un peu les bras mis à rude
épreuve par 30 bornes de spéciale, et aussi pour profiter du paysage
empli d'un silence étonnant. Le retour sur Aurillac est du même
tonneau que l'aller : on se régale ! De retour au bistrot, nous retrouvons
le reste de la troupe et engloutissons nos pizzas-bières avant de repartir
(quand je vous dis que l'air de la montagne ouvre l'appétit !)...
Une fois repus, nous sommes prêts à reprendre les brélous
pour le reste de notre boucle, ce que nous avons fait le matin n'était
qu'une petite mise en bouche sans prétention. A peine sorti d'Aurillac,
nous nous arrêtons pour faire les pleins, ce qui prend pas mal de temps
vu le nombre de brélous (14) comparé au nombre de pompes (2).
Bibouille bloque la route pour nous faciliter le départ de la station
et un scooteux en mal de sensations fortes se loupe sous ses yeux sur le rond
point juste derrière nous. Probablement ce jeune scooteux a t-il voulu
faire le malin en passant devant nous, toujours est-il qu'il s'en souviendra...
arf !
Nous enroulons les 50 km jusqu'à Mauriac d'un trait et à vive
allure sur une fameuse départementale bien roulante et dotée de
grandes courbes où je me laisse aller à quelques déhanchés,
juste pour le fun. Petit arrêt en sortie de Mauriac pour regrouper tout
le monde et aussi pour un petit échange de guidons : je laisse Miss Daisy
entre les mains de Franckounet et m'installe au guidon du Black Z Power pour
un petit essai d'une trentaine de kilomètres, toujours sur la D922 et
ses grandes courbes à enrouler sans risque. Depuis le temps que je voulais
l'essayer, ce Z, voilà qui s'annonce sous les meilleurs auspices ! Arrivés
à Bort-les-Orgues, Franckounet et moi-même reprenons nos brélous
respectifs et échangeons rapidement quelques impressions sur ces quelques
kilomètres d'essai. à voir nos larges sourires respectifs, on
devine facilement qu'on s'est chacun bien amusé au guidons de brélous
aux comportements radicalement différents et qui bouleversaient un peu
nos habitudes. Pour ma part, je dirais que le Z, c'est vraiment un beau jouet,
pour les grands enfants que nous sommes ! Ceci dit, aussi plaisant que puisse
être l'essai d'une bécane, il n'y a rien de plus agréable
que de remonter sur SA propre bécane, et c'est avec un plaisir non dissimulé
que j'ai rejoué du grognement rauque de mon 3 pattes pour la suite de
notre périple.
Quelques kilomètres plus loin, nous faisons une pause en terrasse au
Château de Val, une vieille et belle bâtisse posée les pieds
dans l'eau au bord d'un petit lac artificiel coincé entre deux montagnes.
Le soleil tape fort et nos rafraîchissements tombent à pic. En
terrasse, nous prenons le temps de discuter sans se soucier de l'heure, tellement
le coin est agréable et c'est presque à contre coeur que nous
reprenons le chemin du parking... rhaaaaa, on était bien, là,
en terrasse, à profiter du soleil ! Fidèle à elle même,
Zeb s'est encore garée en marche avant dans un coin inaccessible et en
pente, et il lui faudra le recours à un valeureux et chevaleresque motard
pour l'aider à s'en sortir
(c'est Chris qui s'y colle, si mes souvenirs sont bons...).
Nous rebroussons chemin vers Bort-les-Orgues pour prendre la D3 qui nous mène
à Riom-és-Montagne. 30 km de virolos très roulants, et
une petite bourre amicale avec Franckounet, qui s'est terminée par un
échange de sourires et de clins d'oeil complices
à la mini pause juste après. Benoît profite de cette pause
pour informer le groupe du changement de route à partir de là,
celle-ci devenant beaucoup moins roulante, plus piégeuse et surtout bosselée...
bref, une pure route de campagne ! Alors le groupe repart, plus tranquillou,
et enroule les petits virolos sans forcer, passe Trizac et continue jusqu'à
Moussages où le groupe de tête s'arrête pour attendre le
reste de la troupe. Franckounet décide de partir tout seul en avant pour
se poster un peu plus loin sur notre passage et faire une petite vidéo.
à Moussages, l'attente commence à durer plus que d'habitude, et
au bout de 3 minutes, nous nous décidons à rebrousser chemin et
remonter la route vers les autres, des fois qu'ils se seraient perdus. Nous
voilà donc Benoît, Fred, Mama, Sam et moi-même partis à
remonter la route vers Trizac.
Au bout de 6 ou 7 bornes, on retrouve le groupe arrêté au bord
de la route, les bécanes béquillées et tout le monde affairé
en plein milieu d'un virage... "Merdum, y'a un soucis, sans doute une chute".
Nous béquillons à notre tour et allons aux nouvelles : Cathy s'est
sortie dans un virage à Gauche et a glissé dans le fossé,
sans trop de gravité. On est rassuré que ce ne soit pas trop grave
: Cathy s'est quand même ouvert le genou mais ça a l'air d'aller,
quant à la Trumphette, il y a au moins le carter de fendu. Les secours
ont été appelés depuis une maison juste à côté
et tout le monde reste en attendant qu'ils arrivent.
Mais je me souviens subitement que Franckounet est resté dans son coin
avec sa caméra et que ça fait un bon quart d'heure qu'il doit
nous attendre. J'essaye de le joindre par téou, mais dans ce trou, le
réseau est présent par intermittence, alors je parviens in extremis
à lui laisser un message pour lui dire de nous rejoindre en lui expliquant
sommairement la situation. Par sécurité, je pars quand même
en solo à sa rencontre, je passe Moussages et continue sur une dizaine
de kilomètres en regardant partout sur les côtés des fois
qu'il soit à l'affût avec sa caméra, mais je ne le vois
pas. Y'a pas 300 solutions : soit je l'ai raté, soit il en a eu marre
d'attendre et il est parti pour nous retrouver mais connaissant son sens de
l'orientation il a dû se gourer de route et il nous cherche dans un autre
coin... On est mal barré !
Je décide de refaire demi tour et rejoindre le groupe, pour au moins
les prévenir que je n'ai pas trouvé Franckounet, et je croise
Benoît à Moussages qui venait me chercher. On s'arrête et
ô miracle, le téou passe à peu prés dans ce coin
: j'ai un message de Franckounet : il a reçu mon message mais il est
tellement mal passé qu'il n'a compris que le mot "chute" de
tout mon laïus. Il me rassure en me disant que ce n'est pas lui qui a chuté,
qu'il en conclut que c'est quelqu'un d'autre et il finit en disant qu'il nous
attend à Salers, comme c'est prévu sur le road-book. J'en reviens
pas : non seulement il ne s'est pas perdu, mais en plus il connaît le
road à l'avance ! D'un commun accord avec Benoît, nous décidons
donc de rejoindre Franckounet à Salers. A tout hasard, j'essaye de l'appeler,
pour lui dire de bien nous attendre, et second miracle ça passe ! Je
tente ma chance pour prévenir le reste du groupe que Benoît et
moi partons à Salers et que tout le monde se retrouve le soir au gîte,
mais je ne parviens qu'à laisser un message sur le téou de Bibouille.
Je lui envoie également un SMS, au cas où il ne reçoive
qu'un brouhaha inaudible comme celui qu'avait reçu Franckounet. Et c'est
reparti pour 25 km de petites routes bien tape-cul jusqu'à Salers, 25
km qui me paraissent interminables, sans doute à cause de tout le stress
accumulé depuis la chute, entre les aller retours, les messages dans
tous les sens, et l'angoisse du diagnostic pour Cathy... pfiouuuu !
Enfin arrivés à Salers, on retrouve Franckounet assis en terrasse
d'un troquet en train de boire un coup pour passer le temps à nous attendre.
Après lui avoir enfin expliqué de vive voix la situation nous
décidons de finir le road comme prévu à nous trois, le
reste du groupe devant attendre l'arrivée des secours prendra sans doute
un raccourci pour revenir au gîte. Pour notre part, il nous reste environ
30 ou 35 bornes de route bien viroleuse, mais surtout de meilleure qualité,
et Benoît nous promet que ça va nous plaire. La chute de Cathy
ayant un peu refroidi nos ardeurs, on se dit qu'on va y aller tranquillou, et
même que ce serait sans doute l'occasion de retrouver l'ETB, peut-être
se cache t-il quelque part dans la forêt, depuis le temps il s'est peut-être
même reproduit, va savoir ? (l'ETB est un petit être timide et fragile,
si vous le croisez essayez de ne pas lui faire peur, merci pour lui).
Alors effectivement, ça démarre tranquillou, mais la route qui
se déroule sous nos roues est tellement excellente que nous avons vite
fait d'oublier l'ETB et de faire sauter la goupille : nous voilà à
enquiller les virolos du col de Neronne en mode tabanar-approuved, et c'est
un pur régal ! Avec la lumière déclinante du soir et les
contrastes de couleurs entre le ruban de bitume et la forêt de part et
d'autre, cette route avait des airs de dessin animé un peu fou avec tous
ces zig zag insensés dans tous les sens. Arrivés au sommet du
col de Peyrol, on en redemande... rhaaaaaa, c'était vraiment un pur moment
de virolothérapie.
Dans la descente du col de Peyrol, la même que la veille, alors que nous
enroulons plutôt sagement, Franckounet se laisse distraire un instant
et tire droit dans une épingle à gauche ultra serrée...
heureusement, le Z est vif et maniable, il braque en deux temps et passe l'épingle
en décrivant une trajectoire à angles droits, un peu comme celles
des courses de motos dans le film TRON (ami lecteur, tu connais pas ce film
? hors de ma vue, inculte !). Il avouera par la suite avoir eu chaud, dans cette
épingle... arf !
Et quelques petits kilomètres plus loin, c'est l'arrivée au Claux
et la montée au gîte. Evidemment, nous sommes les premiers arrivés,
et comme hier nous jardinons un peu pour garer les bécanes. Il est 19
heures quand nous entrons dans le gîte et nous allons prévenir
le gérant qu'il y a eu un problème avec le reste du groupe et
qu'ils arriveront plus tard, sans pour autant savoir quand. Evidemment, ça
pose un problème pour le repas du soir qu'il est déjà en
train de préparer et ça l'énerve un peu, à tel point
qu'il se lance dans une diatribe incontrôlée sur les gens qui respectent
pas les horaires, et tout et tout... On a beau s'excuser, lui dire que là
c'est vraiment pas de notre faute, qu'on pouvait pas prévoir, le gars
est remonté et l'ambiance plutôt tendue.
Jean arrive tout seul vers 19h20. Interloqués, nous lui demandons où
sont les autres, pourquoi il est seul, c'est quoi ce bronx ? il nous explique
qu'il est rentré par le raccourci, alors que les autres ont pris la route
normale. Une confusion au moment du départ a sans doute causé
leur séparation .
Et les autres arrivent enfin à 19h45, alors qu'il commence à faire
nuit. Dommage car avec le début de la pénombre, ils n'auront sans
doute pas autant profité de la dernière portion de route autant
que nous, une heure plus tôt.
Seuls Zeb et Chris manquent encore à l'appel, ils sont restés
plus longtemps avec Cathy pour la soutenir.
l'apéro est passé en mode super accéléré
et nous passons à table à 20 heures. Au menu du soir, encore un
plat bien local avec un nom à coucher dehors, un truc qui se finit en
"ade"... "balade", heu non, c'était le menu de la
journée. "Pintade", non, trop classique. "Céleri-remoulade",
non plus. "pommade", "des vacances à la Barbade",
"le pili-pili, je trouve ça un peu fade", "Jean-hugues
Anglades", "who's bad ?"... rhaaaaa, je sais plus. Ah si : "truffade"
!!! une sorte de méga tartiflette (in tartiflette we trust) avec patates,
lardons, trois fromages et tranches de jambon de pays, qui a été
fort appréciée !
Zeb et Chris arrivent à la fin du repas, après avoir fait la
route de nuit et surtout s'être fait quelques frayeurs dans les virages
sans visibilité et surtout à cause de ces traîtres de gravillons
qui attendent la tombée de la nuit pour se jeter sous les roues sans
prévenir. Cathy est rapatriée au gîte en taxi et arrive
vers 22 heures, avec le sourire, pour le plus grand soulagement de tout le monde
. Son genou
est en vrac, les radios n'ont rien révélé de plus. Quant
à Manu, il est reparti sur les routes un poil plus tôt, étant
attendu le lendemain matin à Rennes (ou Rouen, je sais plus trop)...
il va rouler toute la nuit à la barre de sa péniche... je veux
bien croire que la FJR est une grande routière, mais quand même,
ils sont fous ces parisiens !
Comme la veille, la journée a été éprouvante et
nombreux sont ceux partis se coucher tôt, tandis que quelques irréductibles
joueurs de cartes et autres soiffards restent près du feu de cheminée,
lancés dans une discussion qui se terminera pour les plus vaillants vers
4 heures et demie du matin.
Dimanche 7 septembre 2003
Le matin, c'est toujours un peu particulier, surtout quand on a pas beaucoup
dormi... On cherche sa brosse à dents pendant 10 minutes, on compte les
bouteilles vides, on essaye de ranger son sac (je comprends pas, j'avais réussi
à tout mettre à l'aller, et là ça déborde
!), on croise Zeb en pyjama dans le couloir... bref, on a l'impression d'être
sur Mars. Après le petit déj, c'est déjà l'heure
des au revoirs : les Toulousains sont les premiers à partir du gîte
vers 10 heures. Les parisiens ont prévus de rejoindre la capitale en
2 jours et peuvent donc partir un poil plus tard. La chance sourit à
Cathy qui négocie habilement un retour sur Paris en passager dans la
voiture d'un autre locataire du gîte, parisien lui aussi, et qui avait
la singulière particularité d'étrangement ressembler à
Bernard Lecoq. Mais c'était pas lui.
Après de déchirants adieux (snif :| , on se reverra, hein ?),
nous prenons la route de Murat, la même que la veille au matin, mais cette
fois-ci à une allure nettement plus modérée. à Murat,
Franckounet et moi-même s'arrêtons pour une rapide pause essence,
vu qu'on était pas loin de gratter le fond des réservoirs, alors
que les autres prennent de l'avance direction St-Flour où nous les rattrapons
pour une pause dont on se serait bien passé : transmutation en combi
pluie pour tout le monde. Hé oui, à peine partis depuis 50 bornes
qu'il commence à pleuvoir, et pas qu'un peu ! Le téou de Bibouille
sonne : il vient tout juste de recevoir mon message et le SMS que je lui avait
envoyé la veille à Moussages pour prévenir que les sous
groupe ne devaient pas s'attendre et se retrouvaient au gîte... ça
m'a l'air vachement au point cette technologie. :pfff:
Après 30 bornes à se traîner lamentablement sous des trombes
d'eau, nous entrons dans Chaudes-Aigues, non sans avoir pesté tous les
diables de n'avoir pas pu profiter de cette fabuleuse route viroleuse à
souhait et classée dans la catégorie tabanar-approuved. Arrêt
essence pour tout le monde, et rapide tour d'horizon des équipements
: nos gants sont des éponges, certaines godasses prennent l'eau et ça
fait déjà floc-floc, du pur bonheur. Frog n'est pas étanche,
moi non plus, les autres ont l'air mieux équipés. ça faisait
longtemps qu'il ne nous l'avait pas fait : Jean-Nono descend de sa bécane
en oubliant de béquiller et BRUNK un frelon par terre, heureusement rien
de cassé. Ouf.
Nous repartons pour 30 nouveaux kilomètres de route sous la flotte pour
arriver à Laguiolle où nous nous arrêtons pour déjeuner
et nous réchauffer un peu. Trempé jusqu'à la peau (mon
cuir est une passoire), frigorifié, je décide d'abandonner mes
compagnons de route et continuer mon chemin tout seul : je me connais bien,
si je m'arrête là je n'aurais jamais le courage de repartir et
je préfère tracer pour arriver chez moi le plus tôt. Au
moment de repartir, les autres me lancent un "may the force be with you,
Bilou"... tu m'étonnes, je vais en avoir besoin ! à partir
de là, je suis seul sur le grand ruban de bitume, ce salaud glisse comme
c'est pas permis, j'ai de la flotte des deux côtés de la visière
et je ne vois pas à plus de 30 mètres, j'ai froid, je stresse
et comble du bonheur, j'ai une crampe qui commence à monter dans le bras
droit (le froid, la fatigue, le stress, tout ça !). Au bout de quelques
bornes, le contrôle des gaz et du freinage devient difficile et la descente
sur Espallion, par une série d'épingles en plein brouillard s'avère
atrocement douloureuse. La pluie continue à tomber et je fais des étapes
de 20 bornes pour me reposer le bras, la route me semble infiniment longue,
j'ai l'impression de ne pas avancer et j'en ai marre, mais alors franchement
marre ! Malgré tout, je vois passer Rodez, Baraqueville, Carmaux puis
enfin Albi. Là, en pleine ligne droite à quelques 100 mètres
devant moi, une voiture part en tête à queue et finit à
l'envers dans le fossé, forçant les voitures de derrière
à un freinage d'urgence, et moi aussi pour le coup... et bien laissez
moi vous dire qu'un freinage d'urgence sous la pluie avec une crampe au bras
droit, ça fait des souvenirs !!! Moins d'un kilomètre plus loin,
je vois une autre voiture posée sur son toit dans une bretelle d'accès
à la voie rapide... ils ont un problème avec la pluie les Albigeois
ou quoi ?
La pluie commence à faiblir un peu quand je m'engage sur l'autobeurk
et ce n'est plus qu'une faible bruine quand j'arrive finalement à Toulouse,
une moitié de rocade et me voilà chez moi. Miss Daisy regagne
son garage, dégoulinante de partout, tandis que je me précipite
sous la douche, une fabuleuse et salvatrice douche CHAUDE !!! j'en rêvais
depuis Laguiolle !
Et pendant ce temps, que s'est il passé ? les parisiens se sont aussi
pris la flotte sur la route du retour, les Ouilles sont restés à
l'hôtel à Laguiolle (bah alors, pas eu le courage de reprendre
le brêlou après déjeuner ? hummpf, j'imagine très
bien ce que c'est), et les autres sont rentrés sur Toulouse dans l'après-midi
et pour eux non plus ça n'a manifestement pas été de tout
repos... Finalement, il n'y a que Cathy qui a eu la chance d'arriver chez elle
au sec !
Mais ça valait quand même le coup ! Que de souvenirs fantabuleux
de ce week-end en motardie. Alors pour tout ça, un [b]GIGANTESQUE MERCI[/b]
aux orgas, Zeb pour le gîte et Benoît pour les road-books, à
ceux qui étaient là, en particulier Snake pour le festival de
jeux de mots (la prochaine fois je prends un calepin et je note tout !), Franckounet
et Bibouille pour les causeries au coin du feu, et tous les autres, mêmes
ceux qui ronflent ! :mrgreen:
Et bon rétablissement à Cathy, ainsi que pour sa Trumphette. :clopin:
Epilogue
Quand est-ce qu'on s'en refait un, de week-end comme ça ?
Bilou
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