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l'article paru dans TopVélo
Ca a commencé mardi par un mail qui tombe dans ma BAL reservée
aux MT (faut bien un compte email à part pour les MT vu le nombre de
messages par jour). Ce mail disait:
bonjour,
Je suis moi meme motard depuis 20 ans et je roule actuellement sur un 1300
xjr
J'organise dimanche 30 mars un cyclosportive à Auch dans le Gers avec
environ 700 participants et nous manquons de motards
Nous prenons en charge le repas de midi et nous donnons 15 euro en bon de
carburant.
Merci de faire passer le message et éventuellement me tenir au courant
Merci
Ce mail me semble aussitôt une super proposition pour la découverte
de nouvelles expériences motardesques .
Quelques heures après, le message message tombe sur le forum MT. Au fil
des jours, ce message ne semble pas susciter un engouement extrême. On
parle plutôt de la balade en Aveyron et c'est bien normal : des centaines
de kilomêtres de bonnes routes, des paysages extra, un bon resto en perspective
et un salon de la moto en prime.Vu que je connais ces routes pas coeur et qui
j'y étais encore le WE dernier, suivre la course cycliste me tente +.
C'est pas que la compagnie des MT me géne (bien au contraire) mais une
proposition comme celle-là, ca se présente pas tous les jours.
Seul hic, la météo s'annonce mauvaise. Vendredi, prévisions
pessimites. Samedi, prévisions mitigées. Je contacte quand même
le GO de la course cycliste pour prendre d'ultimes renseignements (experience
exigée, horaires, ...). Dans la conversation, il me dit qu'il y a dejà
pas mal de Goldwing mais
qu'il faut encore des motos . Il me dit aussi que le site MT est génial
et que la charte l'a bien fait marrer. Je l'avertis que je viendrais, peut-être,
si la météo n'est pas dégueue et il me précise le
RDV à 9h30 à Auch. Je reposte aussi sec un message sur le forum
mais sans plus de succès.
Samedi soir, j'avance la montre et le réveil d'une heure puis je programme
le réveil à 7h00 en me disant que s'il pleut à Auch et
qu'il fait beau en Aveyron, ben, j'irais peut-être avec les MT.
Dimanche mat, 7h00, il pleut pas. Petit point météo sur le net
pour voir si ca vaut le coup de prendre la douche et de s'habiller. meteo.fr
annonce de la pluie partout dans le GSO et meteo.voila.fr annonce un temps nuageux.
Raaar : ces fichus sites sont incapables de donner une information cohérente.
Bon, tirage à pile ou face ou tranche : auch / aveyron / plumart. Bon
allez, Auch mais non sans avoir mis dans la sacoche Bagster un 2nd imperméable,
un pantalon de rechange en cas de grosse pluie persistante, une bouteille de
coca et des gateaux et zou.
Le fazouille se réveille sans rechigner de sa nuit écourtée
d'une heure. Coup d'oeil sur l'autonomie : suffisante. Première, code
parking, re-première et direction Auch. Sur la route, pas grand monde.
Les 1ers conducteurs du dimanche se trainent comme des tortues. Après
Leguevin, la N124 est large, assez droite mais plutôt bosselée.
Le Fazer enquille tranquillement à 120/130 de maille. Les paysages printaniers
du Gers sont superbement verts. J'envie ceux qui habitent par là. Sur
la route, je double un paquet d'anciennes gloires des années 60 -70-80
: 1 Jaguar type E, des Murena, des Bagheera (dont une avec la place du milieu
occupée), des Alpine et aussi 1 2CV vert fluo. Tout ce petit monde va
surement à Nogaro.En tout cas, un régal pour les yeux !
Arrivée à Auch au pt de RDV. Evidemment, beaucoup des vélos
et, dans la catégories poids-lourds, déjà 3 ou 4 Goldwing.
On sympathise avec les motards du cru. Ils me racontent que c'est pas aujourd'hui
qu'on va se tirer la bourre et qu'on va plutout user le pignon de 2eme. Je rencontre
Pascal, le GO auteur du mail qui m'a amené ici. On reparle du site MT
avec d'autres tarmos. Ils se marrent quand ils le consultent mais semblent hésiter
à franchier la porte d'entrée. Je dis que le site MT est bien
évidemment ouverts aux non Toulousains. Les inscriptions devraient pas
tarder.
Avec le roadbook et les baudriers, les consignes nous sont données.
C'est méga simple : du moins sur le papier : pour sécuriser la
course, on précède un groupe de cyclistes et on fait ralentir,
serrer voire arrêter les caisses qui arrivent à contre sens. Sur
la 1er partie du trajet, il faut fermer la route. Sur la suite du trajet, la
route sera ouverte et le code de la route s'applique donc à tous. Des
CiBistes font la circu sur les plus grosses intersections mais de nombreux croisements
ne seront pas couverts, sauf par les motards eux-mêmes.
En attendant le départ, je discute avec un photographe, ou plutôt
LE photographe parce qu'il n'y a pas d'autres à 2km à la ronde
avec le méga appareil photo, la sacoche photo qui va bien et, of course,
la veste reporter. Il vient couvrir la course pour Top Velo (ah, ca existe ?).
Pierre (c'est son prénom) me dit qu'il cherche une moto. "Pas de
pb", je lui réponds en précisant que le fazouille est super
confortable pour un passager et que porter quelqu'un ne me gêne pas. Il
me dit qui va voir avec Pascal si une moto a déjà été
prévue pour lui et que si non, il viendrait avec moi. Là, je me
dis "Yaahh, on va jouer à la moto de presse !!". 8)
2 minutes après, Pierre revient me voir et me demande : " ca ne
t'embete pas de me porter ?". J'aurais dit non, j'aurais été
le roi des cons et ca aurait joué contre mon inscription à l'assoc
MT3A qui faut que je poste d'ailleurs la cotisation (chers lecteurs, envoyez
aussi votre cotisation! ).
Donc, je lui réponds "Avec plaisir" (C)toulouse
On se brieffe : of course, il monte souvent en moto donc j'ai pas grand chose
à lui dire. En echange, il me donne quelques conseils : se placer entre
le soleil et les vélos, klaxonner pour remonter les pelotons, rouler
à allure régulière quand il shoote.
Je profite des ultimes minutes avant le départ pour durcir l'amorto
arriere et placer le road dans le bagster. Je croise Pascal : il me dit "Je
t'ai confié Pierre. De tous les motards, tu vas t'amuser le plus parce
qu'il faut souvent remonter les coureurs, les laisser passer, les remonter.
Tu vas vraiment te régaler!" .
Trop cool ce Pascal, on se connait pas et il me confie le seul journaliste qui
couvre sa course. Ma mine pas bien réveillée du dimanche matin
a du lui inspirer confiance. Allez savoir.
Au départ, 640 vélos et des tapis informatiques pour les compter
et les chronométrer sur la ligne. Et oui, beaucoup de hitec dans le vélo
! Comme disaient certains tarmos, certains cadres valent + cher qu'une meule
normale.
Enfin, le grand moment arrive. La troupe de cyclistes s'élance.Pierre
prend en photo le départ donc je laisse passer 640 vélos. Et dire
qu'il va falloir en remonter d'entrée une grande partie sur une route
de campagne !
Pierre enfourche le fazer.
"C'est bon, bien assis?"
"Oui".
OK, premiere et c'est parti.
Aussitot, on rattrape les premiers vélos, enfin les derniers partis.
On passe le rond-point à la n'importe nawak. Des vélos dans le
bon sens à droite, des vélos à gauche, une voiture arrêtée
sur le Stop avec au volant un papy qui se demande dans quoi il s'est fourré
et au milieu du rond pt, un commissaire qui agite un drapeau en gueulant "et
c'est comme ça que vous respectez le code ?"
Ensuite, on sort d'Auch et les choses sérieuses commencent. La route
est couverte de vélos, pas un centimètre n'est laissé libre.
Je m'aligne sur la gauche et je commence à klaxonner pour remonter les
cyclistes. Heureusement, ils se serrent dès qu'ils peuvent et laissent
suffisamment de place pour les 90cm de large du fazouille.
A la 1ere cote, je me fais piéger : les cyclistes ralentissent et je
réagis un poil trop tard : coup de frein avant qui ne déstabilise
même pas Pierre. Rétrogradage et montée de la côte
en bas de 2nde.
En haut de la montée, du gravier partout. Pierre me prévient "graviers:
ca glisse". Les vélos projettent en l'air une pluie de graviers.
Pas bon pour le carénage, ni pour le casque, on s'aligne entre 2 vélos
pour éviter ces météorites. Ca dure pas longtemps heureusement.
Ensuite, on arrive sur le gros de la troupe. La route fait pas plus de 4 mêtres
de large et, comme toute route du Gers qui se respecte, elle est bien bosselée
: la remontée s'annonce chaude!
Allez, on lèche le bord gauche, on klaxonne, on surveille les vélos
qui sont juste devant, on anticipe, on reklaxonne et ca passe. Au début,
je klaxonnais par petits coups. Pierre me conseille de donner pleins de petits
coups de tut-tut pour que les cyclistes évaluent bien la distance et
la position de la moto. En effet, je verrais + tard que c'est efficace.
Jusqu'à Roquelaure, la route est fermée mais il y a des voitures
garées sur la gauche. Quand on les croise, il faut passer tout près
d'elles et laisser la place aux vélos. Heureusement que le fazer est
super maniable: regard bien placé, mains prêtes à agir sur
frein et accélérateur en cas de nécessité, je passe
sans frémir à 1 poil de cul de raton laveur des rétros
des caisses et à 1 poil de barbe de lémurien des cyclos.
A Roquelaure: la route est de nouveau ouverte à tous; elle est aussi
plus large. On remonte plus facilement encore 100, 200, 300 vélos. Pierre
me demande de m'aligner sur un tel ou un tel. Je m'exécute; il shoote
puis me demande de remonter. La tête de la course est encore hors de portée
mais pas pour longtemps. Quelques coups de klaxons et on y est. Re-séance
photo de devant, de derrière, de côté. Au loin, que vois-je
? Les Pyrénées en cinémascope! Mais juste avant, encore
des vélos !!
- "Pierre, c'est pas les 1ers ceux-là, ils sont plus loin"
- "ah oui, vas-y"
- "C'est toi qui décides".
Tombage de 3ème, poignée en coin, 4 puis 5 et avant de passer
la 6, les 1er sont dans notre roue.
De nouveau, re-séance photo du groupe des premiers (ils sont 6 ou 7);
les vrais puisque la voiture de tete de cortège est jsute devant eux.
La course traverse la N124. Pierre demande à ce qu'on s'arrête.
Je le pose à l'intérieur du virage. Je me mets pour attendre à
l'extérieur puis à l'intérieur pour pas pourrir la trajectoire
des vélos. Pierre reshoote à tout va les premiers, les échappés
du peloton puis le peloton. On croise aussi quelques voitures, arrêtées
grâce aux motards qui nous précèdent.
On repart 3 km sur la N124 : aucun pb pour dépasser les vélos
! Puis on renquille sur une départementale. On continue à remonter
le peloton puis je vois une intersection en Y mal balisée. Je m'arrête
pour aiguiller le peloton dans la bonne direction. Je me félicite encore
de ce choix. Non pas parce que certains cyclos auraient pu se tromper mais parce
que les kilométres qui ont suivi resteront longtemps gravés dans
la zone du cerveau dédiée au Hall of Fame des souvenirs motos.
Sur les 4 ou 5 bornes qui suivent, la route descend et décrit un grand
nombre de virages pas trés serrés, plus ou moins techniques. En
soi, ce bout de route est déjà marrant mais comme il y a des groupes
des cyclistes que je pouvais (et même devais) doubler (priorité
à la presse) et comme les rares voitures sont stoppées, je me
suis amusé à tracer de jolies trajectoires, à placer les
accélérations et des (très rares) freinages qu'il fallait
là où il fallait pour enrouler ces virages tout en "jouant"
avec les vélos sur la route. Bien sûr, il faut anticiper leurs
placements : "le prochain virage est à droite, ceux-là vont
enrouler à gauche puis à droite" ou "bout de ligne droite,
gazz mais gaffe à ce paquet de 4 ou 5 vélos".
Heureusement, le klaxon leur rappelle notre présence. A cela s'ajoute
l'absolue nécessité de gérer les distances dans les descentes
: dès qu'une déclivité est abordée, les vélos
roulent à 70 environ. Faut donc pas les bloquer et faut tenir compte
du gars devant qui cherche sa trajectoire ou qui a moins d'élan ou qui
va ressortir de ce virage sur l'extérieur. Je m'aligne sur le vélo
et dès qu'il a passé le point de corde : GAZZ et aussitôt
je regarde où en sont ceux qui le précèdent.Je me replace
pour les doubler, je prépare à les passer à ce virage et
ca me file un sourire à en péter le cax. Ca file aussi un stress
assez particulier mais quel BONHEUR! Encore un virage avec des vélos
partout ! allez, je me place sur la bonne trajectoire, pas forcément
la + pure à cause de tous ces vélos, j'adopte la bonne vitesse
et zou !
Et Pierre dans tout ca ? je le sens pas, je l'entends pas et il cogne pas sur
le cax donc c'est que ça va. Tant mieux pcq je me régale!
Après cette section d'anthologie et
difficile à revivre (à moins d'avoir 300 copains cyclistes prêts
à descendre 10 fois de suite la même côte), on arrive sur
un bout tout plat et tout droit. On remonte jusqu'aux 1ers puis on les suit
à 40-50 à l'heure.Comme c'est tranquille, avec Pierre, on fait
un petit point de la situation. Pour lui, tout est nickel. Tant mieux!
Au bout de 15-20 minutes de repos après 5 minutes de folaye [Tour de
France Seem Like], on arrive à Valence/Baïse. A la sortie d'une
intersection, je bade et je vois en gros les cyclos dans mes rétros.
Les dits-retros ne portent pas l'inscription qui prévient qu'ils rendent
une image plus petite que la réalité; vous savez, comme sur les
rétros de ces c... de voitures américaines conduites par ces trop
c... de ricains. Désolé pour cette réaction anti-US mais
quoi de + naturel quand on est en plein Gers surtout à Valence sur Baïse
qui plus est. Je disais donc que les cyclos me rattrapaient à la vitesse
v. Stupeur puis gaz et retranquille.
A la sortie de Valence, Pierre redemande un arrêt. Pas de pb. Il descend
et se poste à l'extérieur du virage. Il shoote les 1ers. Pendant
ce temps, un B6 et un VFR, les 2 avec SDS, s'arrêtent aussi. Il leur tarde
d'ouvrir en grand .
L'estomac commence à crier famine; j'ouvre ma bouteille de coca. La pauvre
bouteille était encore toute émotionnée du passage de folaye
de tout à l'heure et, quand je l'ouvris, elle m'aspergea de tout ca mousse
blancheâtre. Pas grave ! une gorgée, des petits Lu et je me recale
l'estomac. Pendant ce temps, le peloton arrive. Pierre est direct dans la ligne
de mire. J'ai cru qu'il allait se manger un vélo voire plusieurs mais
non. Pas de pb. Il me dire plus tard qu'il suffit de ne pas bouger.
Le peloton passe. Pierre me rejoint et me dit la phrase magique
, cette phrase qui sonne comme "sésame ouvre-toi" et aussi
comme "bienvenue au paradis" ou peut-être aussi comme "voulez-vous
danser avec moi" (vélo - danseuses - vous voyez ?)
Donc, il me dit, avec un sourire complice: "J'ai tout ce qu'il me faut
dans la boite" (il a dit ça à peu près comme ça)
"Maintenant, tu peux faire comme tu veux " : mot pour mot, la voilà
la phrase magique !! Yaaaahooouuu : cri du coeur intérieur
"Allez, Pierre, remonte, on y va !!"
On rattaque par des petites routes. La mi-parcours a été passée
et comme on revient sur Auch, on se prend le vent par la droite. Du coup, les
vélos roulent à gauche.
Pour pas les géner, je double par la droite. A un moment, je remonte
sur un peloton de 50/70 vélos en pleine montée (allure 20-30 kmh).
La première partie est facilement dépassée puis j'arrive
sur les 20 premiers. J'ai encore en tête THE phrase magique ("tu
peux faire comme tu veux"), j'y pense trop fort et je me déconcentre
sur l'instant présent et j'anticipe mal sur les tous premiers qui prennent
toute la route, je klaxonne pas et, en plus, ils me poussent sur la droite.
Je klaxonne toujours pas et, pour pas les toucher, je me pousse. Le pb, c'est
qu'à la droite de la droite de la route, y'a le bas-côté.
De la bonne herbe verte en l'occurence. Heureusement, dans le Gers, pas de trottoir,
pas d'accotement à la mord-moi le n... donc c'est comme si l'herbe poussait
sur la route. Les 2 roues de la moto vont tranquillement dans l'herbe. Il reste
+ que 2 ou 3 vélos à griller. J'accélère tout doux
et je les double en restant sur le green avant de revenir tout doux sur le macadam
.
Voilà, c'était ma connerie du jour ou alors peut-être un
hommage à mes 5 années passés en Transalp ? Non, franchement
c'était une pure boulette, du style de celles qu'on peut s'épargner
avec un quota mini de concentration. Bref, je souffle. Pierre aussi sûrement,
en tout cas, il me fait aucun reproche. Il est trop bon!
Je me ressaisis et je rattaque avec le bon feeling. Puis je vois le panneau
"Ravitaillement dans 5 km". Je propose à Pierre d'y aller illico
presto pour voir les coureurs se ravitailler. Pierre me dit : "OK, roule".
Ahh, j'en voudrais tous les jours un SDS comme ça mais en version féminine
de préférence.
Vous vous rappelez la partie du cerveau réservée au Hall of Fame
des souvenirs motos ? Toute à l'heure, on a eu directement une entrée
direct en 1ere place, là on arrive sur l'autre entrée directe
en 4 ou 5ème position. Allez, 4ème parce que c'était +
long.
Pierre avait à peine fini sa courte phrase "OK, roule" qu'un
rapport était déjà tombé et la poignée en
coin !
Ma mission, que je venais d'accepter pour lui faire plaisir, était de
rattraper un max de vélos (dont un trés gros peloton) sur une
route accrochant bien, assez large, avec des petites montées et descentes
(la route typique du Gers quoi à mettre dans un road MT approuved) .
Donc, la fazer a été aussi remis à contribution: après
les virées à 10 à l'heure dans l'herbe, la remontée
à 120-140 de pointe au milieu des vélos. Bien sûr, au niveau
des vélos, je ralentissais à 60/70 en tombant un ou deux rapports
puis j'ouvrais ensuite. Dommage que le pot soit encore d'origine. Avec un wabroo
wabroo, ca aurait super bien rendu! Je me rappelle encore ce VFR avec un Yosh
(je crois, suis pas un pro des pots) qui m'a suivi et dépassé
quelques fois. Ca le faisait super bien.
Les cyclistes étaient assez bien regroupés. De temps en temps,
un petit paquet à doubler puis une bonne section sans personne où
la cavalerie pouvait être lâchée .
Je revois encore ce double droit suivi de ce large gauche qui montent, on est
en bas derrière 30 ou 40 vélos; en face, pas un chat, seulement
une bonne route qui tournicote. Les cyclistes se serrent sur la droite; trop
bon : gazzz, enroulage et calepieds pas loin de leur barbier !! Un peu plus
loin, rebelote sauf qu'un autre motard, avec un Africa Twin, fait du sur-place
tout en discutant avec des spectateurs. Pour assurer, j'ai tout planté.
Ah oui, j'ai oublié de mentionner que ça fait plaisir de rouler
sous le regard de gens qui t'attendent. Bien sûr, pas trop le temps de
zieuter ni de mater ni de prendre les 06...... mais bon ca donne quand meme
un petit peu de baume au coeur.
On arrive finalement au ravitaillement à St Puy sans avoir rattrapé
les premiers. C'est pas grave parce qu'ils ne s'arretent pas : le chrono avant
tout. Le peloton passe. On voit bien que le tout premier est au bord du malaise
mais il ne regarde même pas la table couverte de bananes, oranges, pain
d'épices et pruneaux. Le chrono et le classement toujours ! On attend
donc les premiers affamés. Pendant ce temps, Pierre me pose quelques
questions sur ce qui m'a amené là puis rapidement on parle des
MT. Tout en discutant, je place les idées essentielles : la bonne bande
de copains pas sauvages qui fait et aime la moto + la convivialité +
tout le toutim. Les premiers arrêts-bouffe : Pierre prend des photos et
on remonte sur le Fazer. On repart tranquille jusqu'au panneau 20 km avant arrivée.
Je propose à Pierre d'ouvrir pour voir qui est en tête. Pierre,
fidèle à lui-même, accepte. Nous revoilà partis à
toute berzingue pour remonter entre 150 et 300 vélos. La route est toujours
aussi joueuse. On remonte aisément le gros peloton, les détachés.
A un moment, on voit un mec seul. On s'arrete. -"Y'a un pb"
- "non, j'attends mes copains"
- "OK, @+"
Je repasse la première,la 2 puis je me dis : il est con ou quoi ce mec
: il est bien placé et il attend ses potes ? On aurait dû lui dire
qu'il était classé !
Bref, on rattaque au rythme qui va bien :
des vélos, des paysages de toute beauté, des virages, des lignes
droites, un macadam qui accroche, la moto qui se comporte bien et un SDS pépère
et silencieux: le bonheur quoi, à part les vélos peut-être
et le SDS -masculin -. On arrive finalement sur les 1ers. Et non, Pierre se
fait avoir à son tour. Il y a là des coureurs qui étaient
dans le groupe de tête mais ce n'est pas le groupe de tête : il
manque la voiture de la Dépéche et celle du directeur de cours.
On double ça et on arrive sur les vrais 1ers : il en reste plus que 2.
En bas de Roquelaure, il se tiennent. Dans la montée de Roquelaure, il
y en a 1 qui se détache : sauf pb, ce sera le vainqueur. Pierre me dit
: "c'est bon, on a tout. Maintenant, la ligne d'arrivée". Pas
de pb. On repasse molo sur la route pleine de graviers .
Le dernier commissaire avant l'arrivée ne croit pas ses yeux. Et oui,
les 1ers arrivent dans quelques minutes.
On repart: après un double gauche dans un lotissement, on voit la ligne
d'arrivée, le podium, les barrières, la foule en délire
(quelques femmes de coureurs et des mamies) mais ... on doit se serrer sur la
droite (Tour de France Seem Like too!).
Je déploie la béquille pile derriere les tapis informatiques
de chronométrage, Pierre descend et me dit "Merci, je vais faire
les photos de l'arrivée mais reste-là, j'ai encore besoin de toi".
OK!
Les vélos arrivent avec dans l'ordre le 1er puis le 2eme puis un papy
qui fait sa balade du dimanche ( ou qui recherche son 1/4 d'heure de gloire)
puis le 3ème et les 10 premiers.
Pierre revient. Il me prévient à peine et il me tire le portrait
!
Ensuite, il sort un dictaphone et il me pose des questions. Les mêmes
que toute à l'heure : mes impressions de rookie de l'encadrement moto
d'une course cycliste (ca pourrait passer dans MotoMag), qu'est ce qui m'a amené
ici, puis des questions sur les MT : l'asso, le but du site, l'ambiance.
Evidemment, j'ai donné l'URL du site en entier avec le tiret et les "s"
, précisé que tous les motards pouvaient s'inscrire. J'ai juste
oublié de dire à son micro qu'on n'était pas des Hells
Angels mais je lui en avais déjà parlé auparavant.
J'attends de ses nouvelles et, si tout va bien, on va parler des MT et de la
moto en général dans une revue mensuelle qui parle du 2 roues
aux amateurs et accros du 2-roues. Cette revue sort le 20 de chaque moi. Avec
un peu de bol, le 20 avril prochain, 7 jours après la naissance de l'assoc
(chers lecteurs, adhérez!), les MT seront dans TopVelo! Désolé
que ce soit pas motomag mais je suis pas un pro de la comm'.
En conclusion, une expérience totalement inédite que je suis
prêt à revivre et de super sensations : à 30 kmh au milieu
de cyclistes, faut pas paniquer et à 120 en aveugle sur une route que
tu sais fermée, c'est encore mieux. La météo était
nickel (on attend toujours la pluie); le vent d'autan a joué un petit
peu les troubles-fêtes. Les autres motards étaient aussi très
sympas (mais un peu jaloux de ne pas avoir eu à transporter Pierre).
Grand MERCI :
- à Pascal : le GO,
- à Pierre : le photographe qui va porter la bonne parole des MT à
Paris avant d'inonder la France entière,
- au conseil général du Gers : pour savoir si bien préserver
ses si jolies paysages et ses routes si bien défoncées
- à mon fazouille : destrier sans peur dans l'herbe et sans reproche
sur route défoncée (qui boit rien en plus).
- aux autres motards : surement impressionnés par la vitesse d'approche
du double optique du fazouille dans leurs rétros, ils se sont tous gentiment
serrés pour laisser la presse travailler
Avis : Pascal organise le 1er dimanche d'octobre un contre la montre par équipe:
Il recherche des motos pour l'accompagnement d'équipes de 2 vélos.
Il faut précéder les vélos. Chaque moto sécurisera
plusieurs équipes.
Pascal propose de faire une mini concentre puis de couvrir la course par la
même occasion.
On en reparlera + tard.
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