[Fiction] Une rencontre peu ordinaire

Inscrit le: 28 Oct 2003 Messages: 6868 Ville: City of banned

Il y a des jours comme ça qui resteront gravé tout une vie dans ma mémoire.

Celle-ci a surgit au beau milieu d'un mois de monotonie prononcée, histoire de surligner encore la singularité de l'évenement.

En effet c'est sans surprise que j'ai été invité par des amis pour une petite soirée improvisée.
Je me suis dit "Tant mieux, j'ai besoin de voir d'autres têtes".
Ma vie me semblais ces derniers mois, terne et sans gout.
Le cycle boulot-moto-dodo commencait à me taper sur le système.
Je n'attendais plus rien de la vie et en y repensant je faisais très "zombie".

Depuis un certain temps j'étais comme anésthésié.
Je n'arrivais plus à retrouver cette sensation d'ivresse au guidon.
Et ma moto ne me transmettait plus aucun message comme elle le faisait avant. Peut-être une dépréssion?
Je ne sais pas, je roulais comme un fou, sans trop d'estime pour ma propre vie.
Mais suffissament décidé à ne pas mourrir pour ne pas rouler trop fort.

Ma fois revenont à cette fameuse soirée. Elle s'est plutôt bien passé, mais je sentais quand même un certain manque. Et je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus.
La soirée était terminée et j'étais sur le point de rentrer chez moi.
J'avais le choix entre une nationale asssomante d'ennui et une départementale viroleuse à souhait, très sympa de jour, mais plutôt piègeur la nuit.

En me disant "Ca ne me fera pas de mal, pis de toutes façons personne ne m'attend, autant que ce soit agréable".
Je me suis donc dirigé vers les collines, fantomatiques dans la nuit loin de la lueur blafarde de l'éclairage public. Avec un peu de chance je pourrais même faire une petite pause pour regarder les étoiles.

J'enquille les premiers kilomètres tranquillou, laissant à ma monture le temps de chauffer. Une fois à bonne température, j'augmente petit à petit le niveau, vite freiné par l'étroit faisceau de mon unique phare.

Pris d'une envie pressante, je m'arrête sur le bord de la route pour me soulager à la lumière du phare.
Puis commence à déambuler un peu en regardant les étoiles. Un vent chaud se lève doucement et me caresse agréablement le visage.

Je fut tiré de mes rêverie un boucan de tout les diables. Un gros mono surgit de nulle part.
Le gazier s'arrête pas loin, me demande si tout va bien. J'ai été peu surpris de voire un "crotteux" dans les parages. Mais celui-là était sur-réaliste. Habillé en noir et rouge, sont casque profilé lui faisait une tête de loup ou de chacal. Et pour parfaire le tableau il était maculé de boue et sentais la terre fraichement remuée.

On se remet en selle, il me laisse ouvrir la route. Cette route je la connaissais bien, et poussé par le vacarme de mon suiveur, je commencais à rouler fort.
Sur un petit gauche un poil traitre il me fit un inter d'un autre monde. Le pied en avant, la moto couché dans le plus pur style enduriste.
Après ça j'ai décidé de ne plus le lâcher. Le rythme allait en crescendo, et la route défilait à un train d'enfer sous nos roues.

J'en arrivais même au point de devoir couper mes virage et d'ouvrir comme une brute à chaque morceau de ligne droite pour ne pas le décoller.
En temps normal je ne serais jamais allé jusqu'à la, mais cette loupiotte rouge me nargait. Je n'allais pas la laisser filer aussi facilement. Pas ce soir. Sans oublier le vacarme dans la vallée, et les détonnation à chaque coupure de gaz qui faisais sortir de grosses flammes des "silencieux".

J'aurais eu le diable au trousses, je ne serais pas allé beaucoup plus vite. Je me serais damné pour rouler aussi bien que ce gars-là.

Finalement je le vois mettre sont cligno et ralentir. Lui aussi devait se soulager.
On en profiter pour causer un peu, brêle au début. Puis j'ai appris qu'il était ouvrier agricole dans une des exploitation des alentours. Pas étonnant qu'il connaissait les routes par coeur. Il disait aussi que l'on était au plein milieux des moissons.

Sur le coup je n'ai pas plus fait attention que ça. Il ma laissé repartir devant. C'est au virage juste après un droite sans beaucoup de visibilité que j'aperçut une énorme branche en plein milieu de la route. Heureusement que l'on s'était arrêté là. Sinon on ne l'aurait même pas vu arriver. Un "pissou salutesque"

Et là quand je me suis retourner pour faire part de cette amusante réflection à mon compagnon de route.
Il avait disparut. Pas un bruit dans la cambrousse. Même le vent s'était calmé.
Un silence de mort s'est abattu autour de moi.

J'ai finalement poussé la branche. Je suis rentré chez moi. Tombé de fatigue sur mon lit.
Une nuit sans rêve, à peine reposante.

En repensant à tout ça devant ma tasse de café ça m'a semblé plus clair.
Cette course de damnés, cette odeur de terre, cet ouvrier moissonneur.

Je ne sais pas pourquoi je suis encore vivant aujourd'hui.
Je ne suis pas plus avancé qu'avant cette nuit particulière.

inspiré par la nouvelle "Le faucheur"

Ceci est un exemple de signature

Très bien écrit cher ami...
Et quoi de plus beau que de lire ce genre de récits, juste avant de sombrer dans les bras de Morphée?
"Qui vais-je rencontrer ce soir en rêve?"
Bref, j'aime beaucoup!

Superbe SP!KE

En route vers l'infini et au-delà.....

Heureusement que c'etait un ouvrier plutot que le vrai faucheur !!!

Superbe !

Doktor Zizi
Déconologue, Calinothérapeute, Affectioniste, Gérontologue.
Avant de chercher dans la complexité, cherchons dans la simplicité...

J'aime bien :yeah:
Belle ambiance, et agréable à lire, on en redemande

- .- .-.. .. -... .- -. - .-. -..-
Si tu ne vas pas aux routes à chèvres, les routes à chèvres iront à toi ...

J'adore !!!

Bravo Sp!kounet

Bravo Sp!ke, très intéressant et prenant comme texte

Au plaisir de te lire de nouveau

PS: Tu n'aurais pas mis [FICTION], très sincèrement j'aurai pensé que ça t'était vraiment arrivé hier soir...mébon

.

Waou! magnifique Sp!ke...

C'est beau tout simplement

.

Bien ouèj Mr Sp!ke.

Quand j'ai lu ça au début j'ai failli répondre : "au fait tu lui a passé le bonjour à Cricri ?" ...
et puis j'ai vu que c'était fictionnesque.
Belle plume ! tu peux remettre ça quand tu veux!

Amic'
Sylvain

Il reste tant de routes à découvrir ...

super spike

maintenant tu comprend se quon ressent a rouler derriere toi ( moi qui me reste beaucoup a apprendre )
car c toi qui nous guide avec tes loupiotes rouges et qui nous ouvre le chemin
merci spike

Merci Sp!ke

hola sp!ke, jolie nouvelle....encore !

Sp!kou tes talents m'étonneront tjrs

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