La balade aux 52387 virolos, le CR

Inscrit le: 02 Nov 2006 Messages: 938 Ville: lamasquère

Kalamity jane a écrit:

C'est vrai ?!

J 10

Jour #10, 460km

Désolée pour le retard de post. J’espère que les fans sont toujours au rendez-vous pour suivre les aventures de MeuTeuBeu et Kalamity Jane en Croatie !

Nous avons préparé vaguement le road la veille au soir (comme d’hab) et ayant constaté qu’il y a tout de même un peu de route (il faut faire un maximum de kilomètres en Italie pour se rapprocher de la frontière française), nous nous levons tôt au son de la douce musique du réveil.

Levé du pied droit pour nous deux. Le premier sur la peau d’un ours, le second sur celle d’un sanglier !
Je savais bien qu’il y avait des ours en Slovénie ! Heureusement qu’on a vu celui-là, même aplati, car après, rien !

Pendant le rituel café du matin, Marc constate que le GPS reprend ses esprits après s’être évanouit plusieurs jours. Bonne nouvelle !

Le paysage a changé radicalement. Tout est très vert, les maisons sont en bois. Et les routes toujours aussi bien asphaltées. On enroule tranquillement, on prend le temps de faire des photos.
Les eaux des rivières longées ou traversées sont d’un turquoise époustouflant ! Un peu comme l’eau du bain quand on y ajoute des pastilles effervescentes. Dû certainement aux sols calcaires (le détail dont tout le monde se fout, mais une explication scientifique pour MeuTeuBeu qui cherchait une explication à une telle couleur).

On stoppe au milieu de nulle part dans un repère de pêcheurs pour la pause déjeuner. Truc bizarre : la VFR cale avant que je ne m’arrête totalement et ceci alors que je débraye. Anormal. Je redémarre pour me garer correctement. Aucun problème.

La météo commence à se gâter. Forcément, on se rapproche de l’Italie ! Elle nous avait déjà accueillis avec la pluie à l’aller. Ne changeons pas les bonnes habitudes n’est-ce pas ?

Nous prenons donc la pluie vers 15 heures, alors que l’on remontait la superbe vallée de la Soča (conseillée par PRC).
Les paysages commencent à ressembler au Tyrol et l’Autriche nous appelle. Boh ! On n’est plus à un détour près. On n’y reviendra pas demain, alors…
Le paysage est encore plus vert. Les constructions définitivement en bois, chalets comme moulins.
On attaque un col magnifique. On en profite pour pourrir deux motards italiens qui se trainent la b…. sous la pluie. Ils nous redoublent en nous lançant des regards assassins lors d’un de notre énième arrêt photos.
On les redouble puis on ne les reverra plus.

18 heures : faudrait commencer à chercher une frei zimmer (chambre chez l’habitant), parce que ça cailloche dur (9 ° C, merci les poignées chauffantes), et aucun de nous n’a envie de planter les tentes sous la pluie.

Tout est blindé ! Continuons.

On passe la frontière Italienne direction Cortina d’Empezzo et Belluno pour ne pas remonter vers la Suisse.

Les quelques zimmers croisées sont blindées aussi. Puis plus rien. Il drache dru et la nuit commence à tomber. On continue.

La petite route à travers la montagne est déserte. Je suis gelée.

Enfin, Cortina d’Empezzo est en vue.

Bon, tant pis pour le budget. Pas de zimmer. La hantise de planter les tentes de nuit sous la flotte par – 20 ° C.

‘Marc, on va à l’hotel ?’ Gros sourire sur ses lèvres qui en disent long sur sa motivation à planter la tente sous la flotte.

Il fait nuit noire. On fait toute la ville. Que des voitures de luxe, des mecs en costards et des nanas emmitouflées dans des fourrures. Et que des hôtels 3 étoiles à minimum 150 € la nuit !
Je sens le désespoir me gagner. Et titine qui fait des bruits étranges.
Ignares que nous sommes, nous avons atterri dans une petite ville olympique, genre le Megève des Dolomites.

Tant pis, Belluno n’est pas loin. 70 km. On y est dans même pas une heure. Vu l’impression d’une ville plutôt industrielle et miteuse qu’elle nous avait laissé à l’aller, on fait le pari de trouver un hôtel à un tarif ‘raisonnable’ là-bas.
Et BeuMeuMEu qui commence à avoir soif.
La galère.

Finalement, à peu près à une vingtaine de kilomètres, on tombe sur une petite ville et sur un hôtel bien moins cher. Décoration vieillote, relents de renfermé, mais ça à l’air propre.
Il est 21h30. On est trempés, gelés, crevés.
Vendu ! A nous une bonne douche bien brûlante pour refaire circuler le sang.
Les joies de l’imprévu d’un voyage à l’arrach ! Ca fait des souvenirs et des anecdotes à raconter !

Pique-nique dans la chambre avec du bon fromage qui pu autrichien, du jambon, du bon rouge achetés lors de notre incursion en Autriche.
Débriefing de la journée, traçage approximatif du road du lendemain : objectif le camping de Barcelonnette.

Dodo !

Carrément qu'on est toujours là, on se languissait d'avoir ce jour 10 !!

Et comment qu'on est toujours là pour notre feuilleton de l'été!!!!! on va pas vous lâcher comme ça.

Oui oui, je suis aussi !

La vie, c'est comme le reste, plus c'est long, plus c'est bon

url=http://maps.google.fr/maps?f=d&source=s_d&saddr=Via+Roma%2FSS51&daddr=46.04601,11.43578+to:Via+della+Volta,+Brescia,+Italia&geocode=FTzexAId8EC6AA%3BFTqbvgIdBH-uACkpBgEqk5B4RzGkXKKPmghrQQ%3BFRlvtgIdIwmcACm37qtF8HWBRzGf_U7f6Vs8Lw&hl=en&mra=dpe&mrcr=0&mrsp=1&sz=9&via=1&dirflg=h&sll=46.025575,11.217041&sspn=0.934457,2.469177&ie=UTF8&ll=45.824971,10.903931&spn=1.875688,4.938354&z=8]Première partie
[/url], 285km (sur une matinée)

Merci MeuTeuBeu pour me mâcher le travail du récit !

Je disais donc…

Après ce bon Rioja (pas trop italien ma fois !), cette bonne douche, et cette bonne nuit de sommeil, on a encore pas mal de route. On doit passer la frontière franco-italienne, histoire de ne pas avoir plus de 650 km le lendemain... (ce qui fait quand même environ 700km pour aujourd'hui !).
Donc on se lève, on se prépare.
7h30 : on descend pour déguster le petit-déj inclu dans le prix de la chambre (pffff... tellement piteux la veille au soir que ce détail a été impossible à négocier pour baisser le tarif de la piaule si on ne le prenait pas).

Etrange... Personne dans la pièce. Personne attablé.
Que la vieille de la veille affairée dans une vieille cuisine immense ouverte sur la salle à manger, qui dépose des œufs brouillés encore fumant sur le pass.

Elle nous regarde, perplexe.
Fait la moue.
‘Ben Mamie, on vient déjeuner !’
Nan, je déconne ! On ne la pas exprimé de cette façon mais on a bien explicité notre intention de sustenter nos estomacs avant la longue route qui nous attend.
‘Ca ouvre qu’à 8 h !’
Alors, devant nos laguioles et opinels brandis d'un air menaçant, elle devient tout de suite beaucoup plus conciliante.
Nan, là encore, je déconne ! Devant nos mines totalement déconfites (et elle se souvenait également de nos trognes piteuses et trempées de la veille !), ses traits s’adoucissent, et très maternellement nous invite à nous mettre à table.
Donc on se blinde bien le bide : fromage, jambon, viennoiserie fourrées à la confiture (j’ai bien dit viennoiseries pour les esprits mal placés !). Bref, un vrai petit repas...

Puis on installe les sacoches sur les bécanes. Elles démarrent au quart de tour et les deux ronronnent comme des horloges pendant les 30 s de préchauffage, histoire de les réveiller après cette nuit passée à la fraîche, à la montagne.
On décolle à l’heure dite pour un enchaîner d’interminables virolos.
On longe le parc national des Dolomites (une autre route qu’à l’aller, tout aussi magnifique !) jusqu'à Riva del Garda, sur les bords du lac de Garde.
Arrivés sur les rives du lac de Garde, on sent de suite l'attrait touristique des lieux... De grosses berlines ou sportives allemandes et italiennes, de longues files de voitures dans les deux sens avec la difficulté associée pour doubler…
Et surtout, une vue magnifique et ensoleillée sur, à gauche, le lac, et à droite des demeures de maîtres colorées, gigantesques et grandioses qui nous ravit durant ces quelques dizaines de kilomètres. Nous sommes transportés de joie. Pour la énième fois depuis le début de notre périple.

Malheureusement, la petite route qui serpente le long de la rive Ouest est bien trop étroite pour que l'on puisse s'arrêter prendre des photos. Les seuls arrêts possibles se situent dans les villages qui bordent le lac. Et vu le monde présent, ça ne donne pas trop envie !
Mais ça ne fait rien : les images, on les a dans la tête 

Bref... On trace.

13 h. Arrivés vers Brescia, on décide de quitter la 4x4 pour s'arrêter déguster une bonne vraie pizza italienne, car ce soir nous sommes censés arriver en France. C’est la dernière occas’.
On s'enfonce dans le centre-ville, mais de restos, que pouic !
Tout a l'air fermé. Et pas que les restos d'ailleurs. Le souvenir ce matin du pompiste sur l’autobeurk du côté de Trento nous revient alors à l’esprit : lorsque, après avoir désaltéré BeuMeuMEu, MeuTeuBeu a souhaité déguster son petit noir italianno, le truc de la station était fermé et l’homme nous a clairement expliqué que le jour (seulement le jour ?) était férié dans le coin, sinon dans toute l’Italie.

On s’arrête sur un arrêt de bus au milieu d’une avenue de cette ville au milieu de rien pour voir si Môssieur GPS est de bonne humeur et veut bien nous trouver une pizzéria.
Nada. Que pouic. On décide de redémarrer et y aller au feeling.

Et là, c'est le drame !

Gnignignignigni !................... Rien
Gnignignignigni !................... Rien
Gnignignignigni !....................Rien

Et merdeuuuuuuuuuuuuuuuuu !
Vérification en extrême urgence du coupe circuit : ‘tain !!!!!!!!!!!!!! C’aurait été trop beau ! Ca ne vient pas de là ! Ouinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn !
Je suis bien au point mort ? Oui ! Ouinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn ! Et Merdeuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu !

Marc à l’autre bout de l’avenue qui commence à gesticuler dans tous les sens, me faisant des signes explicites comme quoi je suis une vraie gonzesse qui me traine, que son estomac crie famine et que je suis maudite… parce que je me traine la b… et que je ne suis toujours pas en route sur le chemin d’une hypothétique pizzéria, et que merdeuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu !

Titine ne veut rien savoir. Je me rends à l’évidence. Je suis en rade sur un arrêt de bus au milieu de nulle part dans une ville pommée au fin fond de l’Italie.

MeuTeubeuBeu fait demi-tours et me rejoint. Incrédule quand je lui dis que je ne redémarre pas. Mais vraiment incrédule. Comme moi.
Couaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa ? Une Honda qui tombe en rade ? Qui plus est un VFR ? Qui plus est Ma VFR ? Avec pas tant que ça de km, toujours bichonnée, toujours entretenue comme il faut… Ayant bravé la Corse, le Portugal, la Dordogne, les pays de la Loire plusieurs fois…

‘La batterie n’a pas l’ai nase, ça m’inquiète’.
‘On va tenter la poussette. Tu sais démarrer en seconde ou troisième ?’
‘Ben nan !’
‘Dommage, c’est toi qui pousse !’

Ouinnnnnnnnnnnnnnnnnnn ! Le toi, c’est moi !
J’y crois, ce n’est rien, si je me démène, Titine va redémarrer sans problème.
Ouch ! Un deux trois, J’y vais ! Je cours je cours je cours !
Gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
Rien ! Que dalle, Nada, Que pouic !

‘La pente peut nous aider dans l’autre sens’.
Super. Au moins 0,0005 % de dénivelé négatif !
Mais la solution est là : dans la pente, je vais parvenir à redonner suffisamment de vitesse à Titine pour que son p….n de moteur veuille bien redémarrer.

Un deux trois, J’y vais ! Je cours je cours je cours !
Gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
Rien ! Que dalle, Nada, Que pouic !

Désespoir ! Quand tu nous tiens !

On se rend à l’évidence. C’est grave !

Bon, instinct de survit : un estomac et un esprit ravitaillé réfléchissent mieux qu’à vide. MeuTeuBeu et BeuMeuMeu partent à la recherche de Dwichs (à défaut de pizzas), et peut-être qu'un peu de repos fera du bien à la VFR !
Marc parvient malgré tout à trouver une boulangerie ouverte dans une sombre ruelle, et à glaner quelques informations sur les garages moto locaux, bien que l’italien soit du chinois pour lui, comme pour moi aussi !).
Il revient. Je n’ai vraiment pas faim. Après qu’il a sustenté son estomac, Marc propose d’aller à la recherche un garage. Il part. Sans son GPS.

Une heure passe. Ca y est, il s’est perdu. On est chacun de son côté comme deux couillons perdus en plein milieu de l’Italie !

Ne pas paniquer, ne pas paniquer !

Allez ! On peut toujours rêver. Tentons un truc : avec un peu de chance, Titine a fait un caprice. J’actionne le démarreur et elle va repartir !
J’essaye. Gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Vrouuuuuuuuuuuuum ! Vrouuuuuuuuuuuuuuuuuuuum !
Super ! Le moteur démarre ! ……….. Mais il cale aussitôt ! Et Merdeuuuuuuuuuuuuuuuuu !

Pendant ce temps…
Marc ne trouve rien.
Un garage "quad" trouvé, mais fermé.
Sur le chemin du retour, il aperçoit un Italien/short/T-shirt sur une Africa Twin. Une Honda ! Il doit bien savoir où trouver un garage, lui !
Allez hop, un coup de gaz pour le rattraper. Bon... Le coup de gazz ne suffit pas. Un autre... deux, trois, des prises de virages un peu holé-holé pour tenter de le suivre.
‘Tain !!! Il envoie velu le bougre, en plein centre-ville qui plus est !
Il slalome entre les voitures, grimpe sur les trottoirs pour en éviter certaines...
MeuTeuBeu arrive finalement (et tout juste !) à le rattraper grâce à un feu rouge.
Il lui fait de grands signes, essaie de se faire comprendre avec de grands moulinés de bras à l’italienne : "Honda ! Mecanicco ! Garage !".
L'Italien coupe le moteur (finalement pas si pressé que ça !) et lui explique qu'il y a deux garages Honda dans le coin.
MeuTeuBeu se fait guider à chacun d'eux. Fermés !...
Giorgio de son petit nom (appris plus un peu plus tard) lui explique que c'est un ancien pilote d’enduro, et que de fait, il a de nombreux potes mécanos.
Giorgio passe 3, 4 coups de fils à ses potos. ‘Tain ! Aucun n'est dans le coin : ils sont tous partis en vacances...
Pfff... Giorgio propose à MeuTeuBeu de l'accompagner jusqu'à la Vou-Hè-Fèrrrrééééééé pour nous aider à diagnostiquer le problème.
Après une jolie demi-heure de perdage en tous genres (et oui, la "course-poursuite" lui avait totalement déréglé sa boussole interne), MeuTeuBeu arrive à retrouver le lieu du drame.
…

Je vois enfin revenir Marc. Rassurée. Avec à ses trousses un play-boy cinquantenaire en short/T-shirt, le téoulà à la main gauche et la main droite sur la poignée de gaz d’une dame AT.

Georgio regarde tout sourire. On fait un échange de batterie Honda-Honda, pour vérifier sans trop de conviction que le problème ne venait pas de là.
Ben ouais ! La batterie est bonne. Le problème ne vient pas de là.
Merduuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu !

Je me résous à appeler l’assistance.

‘Halo ?’
‘Maaf assistance j’écoute !’
‘Ouais ! Chui assuré chez vous et je viens de tomber en rade en Italie, mon numéro d’assuré est le ……….’

La suite au prochain épisode…

Le lien au début du post de Kalamity : Jour #11, première partie , 285km (sur une matinée)

Et un grand grand merci à Giorgi, dont l'aimabilité et la serviabilité nous ont donné une autre image de l'Italien gominé.

PS: Benoît, fuit pendant qu'il en est encore temps...

Bon alors qu'est-ce qu'elle a, la VFR? La suite!

Born to be wise

Oui ! La suite Kalamity !!!

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