Balade "commando & survie"

Pour reprendre les choses dans l'ordre, voici notre épopée:

Mardi 10 au soir, coup de tel de 3 min pour organiser la reco de la balade Bain de Boue #3 le lendemain, oui oui tout à l'arrache façon MT

. Pour cette reco deux participants, Le Photographe et moi même.

Mercredi 11, 10h30, départ du Leclerc Roques des deux Adventure Riders, impatients de tanker les bécanes dans la boue

Arrêt à la station de GAZZMAN, arrêt avant la montée d'Andorre, courses en Andorre (bouffe+alcool pour le bivouac) et un appareil photo pour Le Photographe. Jusque là le moral est à 200%!

Vers 16h (je crois) on fais une pause dans un refuge au départ du road book, à partir d'ici fini le bitûme, c'est le début de l'aventure! La piste est hyper technique, ça monte grave, c'est ultra cassant, ils en chient mais ça passe.

8km après le refuge, cul de sac, ça colle pas avec le road book. Plus de piste

La galére commence, la nuit tombe dans 45min, y'a un brouillard du diable on voit pas à 20m... Sur les conseils du Photographe (le monsieur qu'il a fait tout plein de stage commando/survie à l'armée) on s'abrite dérriére un mur de pierre pour installer le camp de base. Les deux aventuriers font ça un peu à l'arrache vu qu'il pleut et qu'il fait un poil frisquet. Deux tentes mises face à face, une bache au milieu tendue entre les deux bécanes pour faire un tunnel entre les tentes et c'est bon. Vers 20h ils attaquent l'apéro malgré la gréle, bonne bouffe etc. Jusque ici tout va bien à peu prés. Fatigués de leur journée ils se couchent à 21h30 avec un moral toujours à 200%.

1h du matin c'est le drame... "Julien réveille toi on est dans la merde" qu'il crie le Aurel à travers la tempete. Et oui, nos deux aventuriers sont réveillés par les tentes qui s'éffondre sur eux sous le poid de la neige, c'est la merde!!! Là il leur suffit d'ouvrir l'entrée de leurs tentes pour prendre 3kg de neige dans la gueule avec un vent du tonnerre. La grosse galére commence.

Maintenant plus qu'une chose à faire, attendre qu'il fasse jour pour faire un point sur la météo et aviser. La nuit sera occupée par des papotages genre "on va se signer des papiers pour avoir le droit de bouffer l'autre hein ?", ou "faisait trop froid dehors me suis à moitié pissé dessus dans la tente", ou encore le best-of "j'en peux plus faut que je chie, je vais faire ça dans ma boîte de conserve de langue de boeuf" puis 1min après, "merde elle est pleine!!! une boîte de 250gr c'est trop petit!!! tout part à côté!!!"...

Y'a des moments où on s'apercoit que la frontiére est mince entre l'homme civisilisé et la bête sauvage... Cette nuit là ils l'ont franchit...

6h30-7h le jour se lêve, du moins on y voit un poil mieux à travers la tempete de neige. La il faut prendre une décision. Le choix sera fait de prendre le strict minimum et d'abandonner tout le superflu du style les tentes. Trop dangereux de s'épuiser à démonter les tentes dans la neige, il faut garder des forces pour redescendre au refuge.

Une fois le matériel indispensable réuni il faut sortir charger les motos, là c'est du bonheur! -5° facile, un vent glacial, des raffales de neige dans la gueule... Puis vient le moment fatidique de démarrer les motos... La BMW démarre péniblement mais surement. Pour la KTM le neiman est gelé, impossible de rentrer la clé... Une seule solution, retourner dans la tente, vider une gourde, pisser dedans et la vider sur le guidon pour tout dégeler. C'est bon ça démarre!! Donc ils partent à moto, dans la tempete, visibilité nulle, piste presque effacée, progression ultra difficile. Au bout de 600m ils n'en peuvent plus, c'est trop dur en bécane, y'a trop de neige. Le Photographe vient voir aurel pour lui dire "on abadonne les bécane, on va creuver ici sinon, faut finir à pied". Là chaque minute compte, à peine 30sec qui parraissent une éternité pour changer de gants et les voilà à marcher dans la neige, suivant une piste presque invisible... Pour aurel la minute qui suit l'abandon des bécanes donne lieu à un coup de blues, intérieurement ça ressemble à "dans quelle merde on est!!! vu la météo on pourra jamais remonter chercher les bécanes, on va les retrouver au dégel...". Mais bon, pas le luxe d'avoir un coup au moral, 1min après il reprend le dessus et continue à marcher sans réfléchir avec Le Photographe. Marcher dans la neige avec tout l'équipement du motard c'est galére, surtout quand la neige balayée par le vent vous fouette le visage.

Environ 1h30 après ils arrivent à une altitude où y'a plus de neige, ouf! "on est sauvés"!!! Le refuge n'est plus qu'à 2 ou 3km, courage! Proche du but, après avoir croisé quelques chasseurs espagnols peu disposés à les aider ils tombent sur un groupe d'enduriste qui les porte sur le dernier km. Un km à l'arriére d'une enduro ça tue les jambes...

Enfin! Au chaud dans le refuge qui fait restaurant/auberge!!! Mais là le personnel n'a vraiment pas envie de lever le petit doigt pour leur venir en aide, "Appellez la police" qu'ils disent. "Bande d'idiots, ils vont monter là haut avec leur 406 break la police ?!". Heureusement un couple de francais avec leur fils entendent le récit de cette aventure et engagent la conversation avec les deux rescapés. Après leur avoir exposé la situation ils proposent sans hésiter de payer des chocolats chauds à nos deux aventuriers qui avaient abandonné papiers et argent avec les motos. C'est pas de refus!

Vers 12h30 les deux djeuns en mal de sensations fortes font connaissance avec un saisonnier andorran qui bosse au refuge pour organiser des balades quad etc. Un vrai montagnard le mec! Il a un engin à chenilles genre char d'assault alors son aide est vivement réclamée! Malgré la description de la situation là haut le bon montagnard ne réfléchit presque pas "aucun souci je vous monte là haut chercher vos bécanes, mais pas besoin des chenilles, avec le 4x4 ça passe nickel"

Il veut monter là haut avec un 4x4 à pneus mixte ?? Il est fou ou quoi ?? Mais bon le rendez vous est fixé à 14h au 4x4 pour la mission de récupération. Ca laisse aux 2 motards 1h pour manger. Mais manger quoi ? Ils ont pas d'argent... Et là, incroyable mais vrai, le mari du couple de français rencontrés au refuge vient les voir et leur dit "voilà un billet de 50euros, payez vous un repas vous m'enverrez un chéque quand vous serez tirés d'affaire". Comme quoi ce jour là ils devaient malgré tout avoir un bon ange gardien!

Après le repas plus que copieux, salade énorme, charcuterie, brochettes, boudin, merguez, etc, nos deux aventuriers vont au 4x4 le ventre plein pour retrouver leur sauveur. Là le bon montagnard andorran les attends avec un pote à lui qui paye pas de mine comme ça mais qui a une paire de couille pas possible.

C'est partit pour l'ascenssion! Rien n'arrête le 4x4, ça monte aux arbres le Pajero! Puis vient la partie enneigée de la piste, là c'est un petit coup de stress de plus pour nos 2 aventuriers. Tandis qu'on leur demande de rester à l'intérieur du 4x4 les deux montagnards calent des pierres sous les roues pour sortir une roue du ravin, passer des congéres, etc. Tandis que l'un conduit l'autre court avec une pelle dans la tempete comme si de rien n'était. Il donnent des coups de pelle à droite à gauche pour enlever des tonnes de neige de la piste, guide le chauffeur entre les congére au bord des précipices... bref ça en méne pas large à l'arriére du 4x4. Mais après 1h30 pour faire 8km les bécanes sont en vue! Couchée dans la neige et complétement gelées avec les stalactites qui tombent des guidon etc. Après avoir cassé la glace qui bouchait les pots de la BMW et remis les motos sur la piste c'est partit! Le 4x4 creuse des orniéres dans la neige et les motos suivent, un pied dans la neige, un pied sur le frein, ça dérape dans tous les sens, en montée ça s'enlise, galére! Mais l'homme à la pelle, pas fatigué d'avoir déneigé la piste pour le 4x4 pousse les motos à tour de rôle dans les montées, court de l'une à l'autre, inépuisable le mec! Après 1h30 de glissades c'est la délivrance, plus de neige sur la piste! Presque arrivés! Après quelques passages bien techniques le refuge est en vue... ouf!

Alors que les deux aventuriers frémissent encore de leur épopée les deux montagnards se remettent illico au boulot sur leurs quads et autres engins, refusants même de venir prendre un verre comme si cette aprés midi passée dans la tempête était banale pour eux... Sont fous ces montagnards!!!

Après ça, retour à la civilisation, dodo dans un hôtel pour reprendre des forces et le lendemain retour à Toulouse avec quelques détours dans la boue.

Pour conclure ils ont vraiment eu du bol... de pas y rester là haut, de tomber sur ce couple de francais hyper serviables, et surtout de tomber sur ces deux montagnards de l'extrême que rien n'arrête! Le bilan c'est une bonne leçon sur la montagne, faut pas se croire plus fort que les éléments...

Bon aller, c'est quand qu'on remet ça ?

Je laisse à Julien le soin de compléter tout ce que j'aurai pu oublier et de faire son propre CR

Les quelques photos que j'ai prises sont ici.

Un truc de grands malades

Merci pour ce CR, et respect pour les aventuriers.

La route est longue mais la voie est libre.

J'en reste sans voix.

Total respect, là.

c'est digne d'un film d'action !!

les adventuriers !!

Je confirme ils sont malades ces 2 là....

Mais, cela confirme tout de même ce que je pense depuis longtemps, l'Homme est bon et vient en aide à son prochain lorsque ce dernier en a besoin peut importe la nationalité ou la couleur....

Les 2 Andorrans méritent tout notre respect ainsi que le couple de français qui mériterait un bon apéro et une bonne bouffe payés par nos soins pour avoir aidé nos 2 amis.

Respect et PS pour Aurel et le Photographe, la prochaine fois évitez de nous faire des peurs comme ça, surtout à PCR.....

content qu'il n'y ai pas de bobos pour vous. C'est vrai, la montagne, ça vous gagne, ils le disent même à la télé.
Content pour vous aussi que vous ne soyer pas tombé sur le montagnard des bronzés...

allez, un p'tit vin chaud m'sieur duss et c'est reparti...

J'ai refait tous les calculs. Ils confirment l'opinion des spécialistes: notre idée est irréalisable.
Il ne nous reste qu'une chose à faire: la réaliser

Pierre-Georges LATECOERE

Inscrit le: 28 Oct 2003 Messages: 6868 Ville: City of banned

Eh ben!! Uncrédibeule

Ceci est un exemple de signature

Vous vous entraîniez pour les Eléphants ou quoi?

Très bon récit. Si j'ai bien compris vous avez laissé du matos là haut?

Born to be wise

ppfff..... là moi j'dis respect les mecs ! on vient de mater les images, j'en reste sans voix ! pour un ancien militaire je vois qu'il y a de beaux restes question rusticité m'enfin là, il y en aurait plus d'un qui aurait abandonné le stage commando-moto !!!

vous cherchez un photographe ? un technicien photo ??? ---> http://www.photographe-gers.fr

impressionnant, je comprends mieux PCR qui nous a brèvement décrit votre périple au dwitch vendredi. Va falloir arrêter de lui faire peur comme ça

Vous avez eu de la chance ce jour là, va falloir regarder la météo avant de partir, surtout si vous voulez récupérer votre matos mais on vous fait confiance

Vous êtes des purs Adventure Guys maintenant

plouf ... Inscrit le: 18 Jan 2005 Messages: 8859 Ville: Aigrefeuille

Quand te reveraaaaaai-je, pays merveveilleuuuuuuxxxxxxxxx

Bon les p'tits gars fo pas confondre bain de boue et stage commando dans le grand nord

Quand le gazz y vous dit vous allez en chier le tps va se pourrir il faut l'écouter

Bon pas de bobos à part pit'être l'amour propre, mais ça c'est pas grave c'est l'expérience qui rentre.

PS: Heuresement que je n'avais pas les tétines parce là....Moi j'aurai pas laissé ma brêle on m'aurai retrouvé "Hibernatus".

PSS: Heu les gars vot'e papier pour que le dernier survivant bouffe l'autre conpté pas sur moi y a que du mauvais gras

Et comme c'est moi qui vous boufferai les premiers bein j'suis pas dans le caca y a que des os à niaker

Si vis pacem para bellum

à vous deux et merci à julien de nous avoir ramené Aurel vivant !!

One life. Live it !

J'ai oublié dans le CR de remercie corsaire88 qu'on a eu au tel le matin avant de quitter les tentes pour lui filer nos coordonnées GPS pour qu'il appelle les secours si il avait pas de news le midi. Merci bien mon ami

Puis aussi l'épisode où j'ai appellé KTM assistance qui bizarrement n'a pas de dépanneurs motos possédant un hélicopter ! Inadmissible !

Mes photos sont ici. Le CR à suivre...

98.8% of the world isn't paved...
L'homme n'est pas fait pour construire des murs mais pour construire des ponts.

Bravo Aurel, tu nous as fait un CR de ouf!... Je nous y revois, paumés là-haut!
Tu as quand même oublié quelques autres moments d'anthologie

:

Avant la tempête (

mais on sentait bien venir quelque chose) ...
* avant de signer pour nous autoriser mutuellement à bouffer

le premier qui passerai l'arme à gauche, la discussion sur "Comment piéger une marmotte" ce qui aurait retardé la séance de cannibalisme...

* les quelques heures de papotage pendant lesquelles on a appris à mieux se connaitre autour d'un litre et demi de pinard qui nous a filé mal au bide et à la tête

Pendant la tempête...
* (tu l'as rajouté) l'appel à Corsaire et à Vibraction, fournisseur du road, pour leur donner nos coordonnées GPS et une heure limite de nouveau contact avant d'appeler les secours
* les 7km1/2 de redescente à pied vers le refuge après avoir abandonné les motos où juste le fait de sentir la présence de l'autre suffisait à se remotiver mutuellement et à savoir qu'on pouvait compter l'un sur l'autre...

le coup de fil à ton assistance : j'aurais aimé voir la gueule de la parisienne au bout du fil quand tu lui as répondu que pour nous situer sur la ligne de crête, il n'y avait pas vraiment d'adresse mais qu'on pouvait lui donner des coordonnées GPS... et que la solution à envisager était un dépannage en hélico !!!

Après la tempête...
* le soir au restau de l'hôtel, quand après la soupe, la serveuse nous a amené le poisson, que tu lui as dit : "je voulais de l'agneau..." et qu'elle t'a répondu "el moutones viene detras el poissonnas"

A 6€ le repas, quelle surprise!
* la fin de soirée un peu arrosée

, histoire d'évacuer la pression (j'parl'pas d'la bière, là, hein) et une nuit réparatrice côte à côte dans ce grand lit double

: forcément ça crée des liens...

* le repas avec les trois béhèmistes, Gazz', Nuni et RV que l'on a croisés au Pas de la Case
* le dépannage du 600 Ténéré sur la route du retour

Et je pense que cela a été le cas pour Aurel aussi, le plaisir de se glisser sous sa couette au chaud chez soi...

On n'a fait que 16kms aller-retour

sur les 500 prévus du road mais ça valait son pesant d'aventure et d'émotion

.
Malgré le fait d'être partis un peu à l'arrache en sachant que les conditions ne seraient pas top, je pense qu'on a pris les bonnes décisions au bon moment, avant, pendant et après la tempête.
Une chose est sûre, ça nous a apporté une bonne expérience : on a appris à connaître nos limites (physiques et morales) et on a appris sur nous-même...

En connaissant l'issue favorable de notre aventure, je la referai sans hésiter...

98.8% of the world isn't paved...
L'homme n'est pas fait pour construire des murs mais pour construire des ponts.

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