La Moto: Notre seul échappatoire

Il y a quelques années - vous en souvenez-vous? - l'acteur anglais Hugh Grant fut arrêté par la Police de Los Angeles, comme il se livrait dans un lieu public, en compagnie d'une dame de la nuit, à une activité particuliérement privée. Pour le commun des mortels, pareille mésaventure serait simplement embarassante, mais pour un acteur aussi célèbre, elle aurait pu avoir des conséquences catastrophiques: toute sa carrière hollywoodienne parut un moment sur le point de sombrer. Au milieu de ce marasme, il fut interviewé par un journaliste américain, qui lui posa une question ... très américaine: "Recevez-vous maintenant les conseils d'un psychothérapeute? - Non, répondit Grant, je fais de la moto."

Un demi-siècle avant lui, Carl Gustav Jung avait formulé en termes plus techniques l'exact corollaire de cette même notion: "Quand un individu perd contact avec l'univers mythique, et que son existence se trouve ainsi réduite à la monotonie du quotidien, sa santé mentale se trouve en grand danger." En d'autres mots: les gens qui ne font pas de la moto risquent de se fracasser contre la muraille des faits ou d'être écrabouillés sous le poids des réalités. Et il faut appeler de toute urgence le Dr Jung et ses collègues pour essayer de recoller les morceaux.

Certes beaucoup d'individus robustes et bien adaptés semblent n'avoir guère besoin de faire de la moto. Ainsi, par exemple, une étude récente révèle que moins de 2% de nos responsables politiques sont détenteur du permis moto. Plus génèralement, les esprits érudits sont hostile à toutes formes de cavalcades motardesques, qu'ils soupçonnent de n'être qu'une évasion dangereusement frivole et débilitante. A cet égard, il est révélateur de noter que le célébre poête T.S Eliot avait donné à ses enfants la
sévère consigne de ne jamais perdre leur temps avec la pratique de la moto, mais au contraire de donner toute leur attention à la pratique de la lecture - seule activité propre à développer leur imagination et à assurer un sain développement intellectuel.

Cette opinion mérite qu'on s'y arrête un moment, car elle reflète deux malentendus très courants. La première erreur consiste à ne point percevoir que la pratique de la moto, par définition même, fait appel à l'imagination. Les distinctions de genres sont conventionnelles et n'existent que pour la commodité des bibliothécaires. Les motards sont les poêtes du macadam, les érudits sont les poêtes de la mémoire et toute activité qui fait appel à l'imagination aspire essentiellement à être poème.

La seconde erreur d' Eliot repose sur une vue naïve de ce qui serait "sain". L'illustre docteur Farabeuf nous avait déjà mis en garde: "L'état de santé est un état précaire qui ne présage rien de bon." Mais le problème est plus fondamental encore - Unamuno l'a bien diagnostiqué: "L'homme, par le fait d'être homme, est déjà par rapport à l'âne ou au crabe un animal malade - car la mémoire est une maladie."

Et comme Eliot vient de nous entraîner dans le domaine de la mémoire, je ne voudrais pas quitter cette région sans évoquer la figure du poête W. H Auden, qui fut, lui, un héros autrement plus inspirant. Après la perte de sa femme, au plus noir du malheur, comme il lui fallait, avec le reste de ses enfants, quitter la résidence familiale pour échapper aux affres de la mémoire, il refusa farouchement de se dessaisir de sa moto qui l'avait accompagné jusque-là. Un jour, il faudra bien que quelque universitaire se décide à écrire une thése sur "Le Rôle de la Moto dans la litterature contemporaine" - mais, pour le moment, je ferais bien de ne pas trop m'écarter de mon sujet.

Ce que je voulais souligner est simplement ceci: notre équilibre intérieur est toujours précaire et menacé, car nous sommes constamment en butte aux épreuves et agressions de la réalité quotidienne qui se rappelle à nous par le biais de la mémoire; l'issue des luttes de l'existence demeure à jamais incertaine, et finalement la Moto est notre seul échappatoire.

euh... mouaip ça va de soit soit...

mais faut arrêter la

!!!

vous cherchez un photographe ? un technicien photo ??? ---> http://www.photographe-gers.fr

ah les profs... je sais pourquoi j'ai jamais trop aimé les cours...

Ah quand je vois ce que je vois et que j'entends ce que j'entends... ben moi je prends la moto.. échappatoire non ?

On the road for ever... www.magicargol.fr

Inscrit depuis trois jours, et déjà un écrit de ce genre ?

Ils font fort les nouveaux !!!

Cela dit, la mémoire, la moto, la liberté.. tout ça c'est bien vrai !!

One life. Live it !

Inscrit le: 28 Oct 2003 Messages: 6868 Ville: City of banned

Y a pas que la moto dans la vie...

Il y aussi tout ces petits moment de bonheur:
-Pourrir tout ce qui roule.
-La BDA (voir la BDD sur le Jargon MT).
-Une bonne douche après une journée à suer dans un cuir.
-Un petite bourre entre pote.
-Mater les filles (mais pas sur la moto en marche c'est accidentogène).
-Un petit dwich au soleil.
-Un paysage de rêve qui se révèle à l'horizon.
-Un sèche-main électrique dans les toilettes d'un bar (par temps pluvieux).
-Un café offert ou reçu à l'occassion d'une pause.
-Se brosser les dent après avoir fait une belle balade (hé oui avec un

c'est plus facile de se brosser les dents).
-Un signe discret de fraternité/complicité.
-Un pic-nic buccolique en plein cambrouse.
-Revoir des amis lointains ou que l'on a pas vu depuis longtemps et partager quelques moment privilégiés.

Ceci est un exemple de signature

moi j'aurai dit, defouloir

La moto comme therapie ...

bibouille a dit:

Ah quand je vois ce que je vois et que j'entends ce que j'entends... [/quote]
eh ben tas raison de penser ce que tu penses

Excusez-moi me suis trompé de forum...? euh savais po qu il y avait des B.Pivot parmi nous!
Vais me coucher, trop mal a la tete!

m'etonnerais fort que tous les clients d'hopitaux psy puissent etre sauvé par la becane , ca se saurait !

euh, c'est ça qu'on apelle la motothérapie !!!!
ou plutot une drogue violente, en tous cas moi je deviens accros !!!! et ça m'a sauvé.

D'abord un grand pardon à Cléo pour son mal de tête, d'autant plus que l'aspirine n'est toujours pas remboursable par la sécurité sociale. Pour les autres, n'ayez pas peur!! Union Jack est un être parfaitement équilibré. Contrairement à certaines rumeurs, il ne pense pas que la vie est un immense "merdier". Au contraire, il n'y a pour lui qu'un seul commandement: amor fati (i.e. ne vouloir changer aucun fait dans le passé et l'avenir de sa propre existence; non seulement supporter la necessité, ne pas chercher à la dissimuler, mais l'aimer). Pour cela, Union Jack a néanmoins besoin de sa moto. Et tant pis si certaines filles parmi les MT se sentent frustrées de ne pas pouvoir rivaliser avec l'objet de tous ses désires.

Je proteste ! Je suis une fille, oui c'est bien ça

et aucun mec ne peut rivaliser avec ma Z

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