- Que n’ai pas connu le temps d’avant, motardesquement parlant car, en dépit de mon âge certain, je suis un « jeune motard ».

- Que vu mon niveau de pilotage, et les restrictions maréchaussères, il est inutile de me mettre entre les mains une bombe coupleuse qui me mettra en drapeau illico et me forcera à rouler à des vitesses prohibées encore plus facilement.

- Que et je le déplore, ma musculature, sans être anémique, est loin d’être de celle qui fait fondre toutes les filles mais que, toutefois, l’agilité de ma machine dès 5 km/h ne m’impose absolument pas de stage complémentaire dans un « muscle center » quelconque.

- Que la crainte d’abîmer ma belle mécanique, effectivement achetée à crédit, lors d’une chute est un excellent moyen de conserver mon intégrité physique qu’une chute, vu mon âge, mettrait sans doute à mal définitivement.

- Qu’hormis l’injection, gage d’une écologie préservée, il y a peu d’électronique à bord de mon démon.

- Qu’un mneu large est beau et qu’il dure davantage et que non, le mien n’est pas carré.

- Que j’adore aller chercher le pain en moto et que je n’ai pas l’impression d’accomplir un exploit particulier, sauf peut être en ne cédant pas aux œillades de la boulangère que je sens liquide à la vue de ce beau gosse encore bien conservé et qui va faire de la moto un dimanche matin au lieu de cuver sa cuite de la veille comme son beauf de père de ces enfants.

- Que, quitte à se pignoler faute de mieux, je préfère et de loin les magazines papier glacé ou il y a des filles dénudées plutôt que des motos ouvertes.

- Qu’enfin le charme discret de la bourgeoisie n’est pas non plus dénué d’érotisme que tu devrais essayer, d’autant que les bourgeoises raffolent des rebelles un peu meurtris et qui sentent l’huile de ricin.